Une trentaine de décès au Japon après le passage d'Hagibis
Le super-typhon Hagibis a été rétrogradé en tempête post-tropicale. Bien qu’il se situe maintenant au large des côtes du Japon, ses effets se font toujours ressentir sur le pays.
Des vents de plus de 100 km/h sont toujours possibles, notamment vers les îles Kouriles, et l’équivalent d’un mètre d’eau est tombé sur les secteurs les plus touchés. Ce serait d'ailleurs la pire catastrophe naturelle ayant touché la capitale, Tokyo, depuis 1958.
Pour le moment, une trentaine de décès ont été signalés par les autorités, en plus de plusieurs dizaines de blessés. Des millions de personnes sont toujours touchées par des ordres d'évacuation, et environ 100 000 secouristes ont été déployés sur le terrain afin de venir en aide aux sinistrés.
La tempête post-tropicale poursuivra sa route en direction de l’Amérique du Nord où elle devrait faire sur place durant quelques jours dans le détroit de Béring. La présence d’un anticyclone et la direction des vents favorisent le ralentissement du système.
Hagibis déferle sur le Japon un mois après le typhon Faxai, qui avait causé d’importants dégâts : plus de 34 000 structures avaient été endommagées et 930 000 personnes s’étaient retrouvées dans le noir.
Retour sur son évolution
En moins de 24 heures, Hagibis est passé du niveau « tempête tropicale » à celui de « super-typhon de catégorie 5 ». En plus, ses vents soutenus ont augmenté de près de 145 km/h en seulement 18 heures. La dernière fois que cela s'est passé, c'était en 1996 avec Yates, qui a connu la même escalade dans la vitesse. Il ne s'agit toutefois pas du record puisque celui-ci appartient au super-typhon Forrest, dont les vents avaient augmenté de 157 km/h en 24 heures, en 1983.
Lundi, Hagibis est devenu un super-typhon de catégorie 5, avec une pression de 915 mb et des vents maximums de 260 km/h. Le système passe au nord de l'île de Guam et a touché de plein fouet l'île Anatahan, un territoire non habité appartenant aux îles Mariannes.
Mardi matin, Hagibis a perdu en intensité à la suite du remplacement du mur de son œil. Cela se produit naturellement lors d'un système tropical majeur (catégorie 3 ou plus). Lors de cette phase, le système s'affaiblit et une fois le mur remplacé, il regagne en intensité. C'est pour cela que le système devrait regagner en force très prochainement, pour redevenir un super-typhon au cours de la journée.
Il pourrait atteindre une force sans précédent pour l'année 2019, et ce en considérant tous les bassins, dépassant ou églalant ainsi la vitesse des vents de Dorian, l'ouragan qui avait longé la côte est de la Floride et qui avait frappé les Maritimes par la suite.
D’après Philip Klotzbach, un expert des systèmes tropicaux, Hagibis a été un super-typhon avec des vents de plus de 240 km/h pendant plus de 60 heures consécutives. La dernière fois que cela s'est produit c’était en 2018 avec Manghkut, qui a été super-typhon pendant 90 heures consécutives.
Hagibis pourrait toutefois le surpasser, puisqu'il pourrait conserver sa puissance pendant 96 heures consécutives.
Hagibis, la tempête la plus puissante sur Terre en 2019 ?
Alors qu’il est la plus forte tempête de ce début du mois d’octobre, la vitesse de ses vents ne devrait pas dépasser celle de Dorian. Ses vents soutenus maximums étaient à près de 300 km/h lorsqu’il a dévasté les Bahamas.
Hagibis est la quatrième tempête tropicale à atteindre la catégorie 5 cette année, tous bassins confondus et le deuxième plus fort de l’année, ex eaquo avec le super-typhon Wutip.
Le Japon, cible de puissants typhons
Depuis 2018, le Japon a vécu trois des dix typhons les plus destructeurs depuis 1950, et Hagibis pourrait très bien se tailler une place dans le palmarès.
Faxai, en 2019, a coûté 7 milliards;
Jebi, en 2018, a coûté 12,6 milliards;
Trami, en 2018, a coûté 4,6 milliards.
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