Guide de survie : comment éviter le pire des échanges de cadeaux
Le temps des fêtes. J’adore cette période de l’année où on prend le temps de prendre le temps. On reçoit à gauche, on est invité à droite. On se rassemble, on se prend dans nos bras, on danse, on rit, on mange… bref on a juste du gros fun. Par contre, pour éviter de nous échanger des microbes, comme étant le pire des échanges de cadeaux, le Dr Stéphane Perron nous a concocté un guide de survie pour que cette période de réjouissance demeure… réjouissante.
Si on est malade, au party, on y va ou on n’y va pas?
« Si on est malade, idéalement, on n’y va pas. Premièrement, on aura moins de plaisir. Deuxièmement, on risque de contaminer les gens autour de nous. D’ailleurs, le risque est très grand. Que ce soit un rhume, la grippe ou la COVID, le mieux est de rester à la maison et de se soigner. C’est de loin la méthode la plus efficace pour éviter la propagation. » - Dr Stéphane Perron médecin spécialisé en santé et en environnement
On fait la fête à l’intérieur ou à l’extérieur?
« C’est certain qu’à l’extérieur, le niveau de contamination est très bas. Par contre, faire le party dehors, quand il fait froid, risque de jouer sur notre moral. (Rire) Le contact humain est important, mais le confort aussi. Les virus, c’est une chose, mais voir du monde ce n’est pas à négliger. Donc si vous n’êtes pas malade et si en plus vous êtes vacciné, je ne vois pas de grands enjeux à ce que les gens se rassemblent à l’intérieur présentement. »
Est-ce bon d'entrouvrir les fenêtres?
« De faire un courant d’air, c’est un bonne mesure, et ce, pour plusieurs raisons. Entre autres, s’il y a beaucoup de gens à l’intérieur, le niveau d’humidité va augmenter rapidement. D’ouvrir les fenêtres ou de faire fonctionner le système de ventilation, ça va aider. Est-ce que cette mesure va nous protéger des microbes si quelqu’un est malade? Certainement pas, mais, quand même, c’est une bonne idée au niveau du confort et des odeurs, et l’air vicié sera expulsé vers l’extérieur. »
On se lave les mains ou le gel antibactérien est aussi efficace?
« Idéalement, on peut se laver les mains, c’est une méthode très, très efficace. On n’a pas besoin absolument de traîner du gel. Les gens peuvent en avoir comme complément, mais encore une fois, si vous êtes à côté d’une personne malade, le risque de contamination demeure. Même avec un bon lavage des mains. »
Au sujet des câlins, on y va à fond ou on se garde une petite gêne?
« J’ai de la difficulté à dire aux gens de se garder une petite gêne parce que le contact humain est tellement important. Du point de vue des virus, plus on est collé, mieux c’est. Par contre, sur le plan humain, les câlins sont réellement bénéfiques. La proximité et la chaleur humaine influencent beaucoup notre niveau de bien-être. J’ai de la difficulté à dire de ne pas en faire. Mais encore là, il faut que chacun puisse y aller selon sa zone de confort. »
Pour éviter d’être malade, on utilise la méthode du fromage suisse. C’est quoi?
« C’est très visuel comme terme. Un fromage suisse c’est plein de trous. Si on colle plusieurs tranches ensemble, comment faire pour que le virus ne traverse pas ces différentes portes-là et que la course à la contamination soit stoppée? Par exemple, première barrière, on se fait vacciner. Le vaccin est efficace à 90-95 %. Deuxième barrière, on met un masque. Troisième barrière, on garde une distance avec une personne malade. Donc le trou dans lequel le virus pourrait passer est freiné par les « tranches » qu’on met en place. Les chances de ne pas se faire contaminer sont grandement augmentées. »
Est-ce que l’on peut quantifier le nombre de virus en circulation durant le temps des fêtes?
« Ce que l’on peut quantifier, c’est la contagiosité d’un virus au moment présent. Parce que les microbes sont contagieux à différents niveaux. Une des raisons pour lesquelles les virus se transmettent plus ou moins facilement, ça dépend de comment la population est immunisée. Par exemple, durant la saison de l’influenza, il y a toujours une certaine part d’immunité dans la population et c’est pour ça que le virus se transmet moins bien. Mais s’il y a un nouveau virus ou une nouvelle souche d’influenza, la transmission se fait beaucoup plus rapidement parce qu’il n’y a pas encore d’immunité de masse. »
À quel moment de l’année on remarque un pic d’achalandage aux urgences?
« D’habitude, les pics d'achalandage sont après le temps des fêtes. Mais déjà au mois d’octobre et novembre, on voit une augmentation, car les gens sont plus à l’intérieur. Ensuite, les gros pics surviennent en janvier, en février et en mars. C’est le patron classique saisonnier. C’est sûr qu’au cours des dernières années, le schéma a été bouleversé avec la COVID, mais tout devrait rentrer dans l’ordre prochainement. À moins que l’on doive faire face à une nouvelle pandémie, ce que l'on ne souhaite vraiment pas. »
Est-ce qu’une nouvelle pandémie serait possible selon vous?
« Malheureusement, c'est impossible à dire. Après la Première Guerre mondiale, il y a eu une épidémie assez désastreuse d’influenza. Longtemps, on a été épargné jusqu’à l’épidémie de la COVID en 2020-2021. Maintenant, la prochaine fois, ça se peut que ce soit dans un autre 100 ans ou dans 10-15 ans, c’est impossible à savoir. On espère simplement ne plus jamais avoir à revivre ça. »
Joyeux temps des fêtes, en santé!
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