Pas de glace sur les Grands Lacs : un phénomène sournois guette le Québec

La glace ne prend pas sur les Grands Lacs. De fait, cet énorme réservoir d'eau douce est presque totalement libre de glace cette année. Cela s'explique par le temps doux qui règne au pays depuis le début de l'hiver. Ce phénomène a des répercussions au Québec.


En bref:

  • Très faible couvert de glace sur les Grands Lacs ;

  • Retard irréversible ;

  • Impact majeur sur le climat au Québec.


L'eau douce liquide

Les Grands Lacs sont une source importante du réservoir mondial d'eau douce. De fait, ils représentent 95% de l'approvisionnement en eau des États-Unis. À l'échelle planétaire, il s'agit de 20% de la réserve totale du globe. Étant donné l'immense superficie que ces plans d'eau couvrent, ils ont un impact important sur le climat des régions avoisinantes. Lorsque les masses d'air passent au-dessus des Grands Lacs, elles se réchauffent. De plus, elles peuvent se gorger d'humidité. À l'heure actuelle, seulement 3,9% de la superficie montre un couvert de glace.

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Année record

En ce qui a trait au couvert de glace des Grands Lacs, 2002 demeure l'année record de la plus basse étendue avec seulement 11,9 %. On se souviendra également de 2012, qui correspond justement au record du plus bas minimum du couvert de glace en Arctique qui est généralement enregistré en septembre. 2021 pourrait également passer à l'histoire puisque l'étendue de glace maximum, qui est observée en mars, devrait demeurer faible en raison du temps doux encore prévu en février.

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Un retard irréversible

Un fait devient particulièrement inquiétant lorsque le début de l'hiver est particulièrement doux comme c'est le cas cette année : le retard que prend la glaciation anuelle est irréversible. Ce qui est perdu est perdu. Donc, même si le temps froid devenait soudainement omniprésent pour le reste de l'hiver, le taux du couvert de glace sera plus faible que la moyenne.

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Les conséquences au Québec

Au Québec, la glace manque à l'appel de la même façon. De fait, la douceur a régné partout au pays et les endroits où l'eau gèle dès décembre souffrent particulièrement du manque de froid. C'est le cas notamment du Saint-Laurent dans l'est de la province. Du reste, la quasi-absence de glace sur d'aussi vastes plans d'eau que les Grands Lacs a des répercussions jusqu'au Québec. En effet, un phénomène sournois peut se produire : des bourrasques. Lorsque les vents sont favorables, cet apport en humidité généré par l'eau libre de glace est rapidement refroidi dans l'air glacial. De plus, étant donné que l'eau est plus chaude, elle contribue à réchauffer l'atmosphère, ce qui peut précipiter la fin de la saison. Une fin d'hiver abrupte n'est donc pas impossible.

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