L'appétit des Québécois pour le pétrole ne cesse d'augmenter

Le Québec ratera complètement ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre pour 2020. C’est ce que martèle le rapport « État de l’énergie au Québec 2020 », publié tout récemment par la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de l'école HEC de Montréal.


La raison ? La consommation de produits pétroliers a augmenté de 10 % entre 2013 et 2018. De plus, les émissions de gaz à effet de serre stagnent depuis 2014, malgré les mesures mises en place par les différents gouvernements. Dans les faits, chaque Québécois consomme plus d’énergie que des habitants de plusieurs autres pays avec un profil similaire, comme la Norvège ou l’Allemagne.

Le secteur industriel est le plus grand consommateur d’énergie sur le territoire, avec une proportion d’environ 25 % des émissions de gaz à effet de serre totales du Québec.

Des voitures de plus en plus grosses, de plus en plus populaires

L’achat de véhicules de plus en plus imposants ne cesse d’augmenter. Depuis 2012, de plus en plus de ménages québécois choisissent cette option : entre 1990 et 2018, 35 % plus de ce type de véhicules se sont retrouvés sur les routes du Québec. Cette donnée inclut les minifourgonnettes, les véhicules utilitaires sport (VUS) et les camionnettes légères.

Les grandes distances et la géographie particulière de la province ne suffisent pas à expliquer cette tendance en totalité, et l’augmentation de la population non plus. En fait, ce sont les préférences des Québécois, qui ont de plus en plus tendance à opter pour ce type d’automobile, qui est également plus accessible que jamais. Toutefois, la situation peut varier en fonction des régions : Montréal, par exemple, est celle où on retrouve le moins de véhicules motorisés par habitant, alors que la Gaspésie obtient la première place du podium (avec 750 voitures par 1000 citoyens).

Qu'en est-il du futur ?

« En somme, il sera impossible d’atteindre en 2020 l’objectif de réduction fixé vu que toutes les sources émettrices de GES sont en croissance ou demeurent figées par rapport à 2017 », peut-on lire dans le rapport.

En se projetant un peu plus loin dans l’avenir, le scénario reste le même. Tout porte à croire que le Québec ratera également ses cibles énergétiques pour 2030 (qui prévoient, grosso modo, une baisse de 40 % de la consommation de produits pétroliers par rapport au niveau de 2013, tel que mentionné dans la nouvelle Politique énergétique du Québec). Si la Belle Province veut respecter ses objectifs en la matière, des changements majeurs seront nécessaires, est-il affirmé dans le rapport.

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« L’utilisation des produits pétroliers est à l’origine de 54 % des émissions de GES du Québec », est-il écrit dans le rapport.

Source : État de l’énergie au Québec 2020


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