Le climat fait grimper votre facture d’épicerie
Le panier d’épicerie coûtera annuellement 700 $ de plus à une famille de quatre en 2024, entre autres en raison des phénomènes climatiques survenus en 2023. C’est ce que révèle le rapport annuel sur les prix alimentaires au Canada.
L’année 2023 a été marquée par plusieurs sécheresses et feux de forêt dans le monde. Parmi les aliments qui coûteront le plus cher figurent les légumes, le pain et la viande avec une hausse de prix qui pourrait atteindre 7 %.
La sécheresse fait grimper le prix du bœuf
« On débute l’année 2024 avec quelques denrées affectées par le climat », souligne Sylvain Charlebois, directeur principal du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie. Le bœuf coûte plus cher parce que les conditions de sécheresse ont fait en sorte que les inventaires sont moindres. Le prix de cet aliment augmente petit à petit. »
Quant aux inondations en Californie, elles ont eu des répercussions sur le coût des fruits.
Du chocolat et du sucre plus cher
D’autre part, la sécheresse au Ghana et en Côte d’Ivoire a nui à la production de cacao et le mauvais temps dans certaines régions du sud a donné du fil à retordre aux producteurs de canne à sucre.
« On s’attend donc à ce que les Canadiens doivent payer beaucoup plus cher pour leur sucre en 2024 », affirme M. Charlebois.
Les experts estiment que l’effet El Niño pourrait causer des précipitations supérieures à la normale dans les pays du sud et des sécheresses ailleurs. Les cultures, le bétail, les forêts et la pêche pourraient en subir les conséquences.
Un fleuve à sec
L’autre facteur environnemental qui entrave l’acheminement des aliments vers le Canada est le niveau d’eau extrêmement bas du fleuve Mississippi aux États-Unis.
L’eau est tellement basse que les bateaux sont chargés avec des cargaisons réduites pour éviter qu’ils ne touchent le fond du fleuve. La totalité des aliments prend alors plus de temps à être acheminée à destination. Des camions sont maintenant utilisés pour accélérer le processus.
« Utiliser des camions coûte plus cher et prend plus de temps, ce qui pourrait affecter les prix des grains à long terme », note Sylvain Charlebois. On est très préoccupés par le niveau d’eau de ce fleuve. Le Mississippi aux États-Unis, c’est comme notre fleuve Saint-Laurent au Canada. Sans fleuve Saint-Laurent, c’est très difficile de mobiliser des produits d’est en ouest et vice versa. »
Selon le rapport sur les prix alimentaires au Canada, toutes les provinces pourraient subir une hausse moyenne des prix des aliments d’environ 4,5 % en 2024.
