Bactérie E. Coli : la nouvelle arme pour le climat
E. coli, juste prononcer son nom réveille en nous l'inquiétude. Les scientifiques, eux, la voient plutôt comme une nouvelle arme prometteuse dans la lutte aux changements climatiques.
Modifier E. coli pour sauver la planète
Imaginez une bactérie qui se nourrit essentiellement de CO2. Son impact pourrait vraiment être salutaire pour nous donner un coup de main en matière de baisse de nos émissions. C’est ce que vient d’accomplir, après une décennie de travail, une équipe de chercheurs de l’Institut Weizmann en Israël. Pour se faire, ils ont choisi de travailler avec une souche de la bactérie E. coli, car son génome est assez facile à modifier. Les bactéries utilisent le glucose pour se nourrir et se multiplier. En modifiant seulement onze gènes, les scientifiques ont réussi à transformer cette bactérie en mangeuse de CO2.
Créer une nouvelle bactérie
Il n’y a pas que la manipulation génétique qui a été nécessaire pour produire cette nouvelle souche d’E. coli. Les chercheurs ont cultivé pendant un an de nombreuses générations de la bactérie en l’exposant à une concentration 250 fois plus élevée de CO2 que ce qui se trouve normalement dans notre atmosphère. En parallèle, ils ont réduit son apport en glucose. En 200 jours, les premières cellules capables de consommer du CO2 sont apparues. Cent jours plus tard, elles sont devenues des consommatrices de CO2. Cette modification reste fragile, car si elles ont le choix, ces bactéries vont encore préférer le glucose au CO2.
Attention, nous ne sommes pas encore sauvés
Pour l’instant, l’E. coli modifié rejette plus de CO2 qu’elle n’en absorbe, mais selon les scientifiques, le carbone qu’elles émettent pourrait servir dans la fabrication de biocarburant. Ce procédé générerait des émissions plus faibles que les procédés de fabrication actuels. Autre petit bémol, cette nouvelle souche de bactéries génétiquement modifiées prend 18 heures à se reproduire contre 20 minutes pour la souche classique. Ce qui est vraiment encourageant, c’est que les résultats obtenus en 2016 avaient produit une bactérie qui se nourrissait en partie seulement de CO2. La nouvelle souche, elle, s’en nourrit à 100 %. Même si les résultats sont très encourageants, les recherches devront encore se poursuivre avant qu’on puisse compter sur cette bactérie pour nous aider à réduire nos émissions.
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