Plus de 100 ans de notre climat en un coup d’oeil

Chaque année, le 21 juin, jour du solstice d’été dans l’hémisphère Nord, des centaines de présentateurs météo et de météorologues partout dans le monde participent au mouvement #ShowYourStripes pour conscientiser la population aux changements climatiques.

Les warming stripes (bandes climatiques) sont une invention du climatologue britannique Ed Hawkins, qui cherchait à créer un visuel simple qui pourrait illustrer le réchauffement planétaire au grand public allergique aux chiffres. Voici les bandes du Québec (source : showyourstripes.info).

Climate Stripes Quebec

Le graphique des bandes climatiques, mis à jour avec l'ajout d'une bande pour 2022 (Source : Berkeley Earth)

Le principe est tout simple : chaque bande représente la température moyenne d’une année. Si elle est plus froide que la moyenne sur 30 ans (1971-2000), la bande est bleue, si elle est plus chaude, elle est rouge. Plus l’écart est grand, plus la couleur est foncée.

Pourquoi compare-t-on chaque année à la moyenne 1971-2000? Pour atteindre un résultat représentatif. En climatologie, on utilise toujours des périodes de référence de 30 ans. Si on comparait à la moyenne 1900-1930, tout ce qui vient après serait rouge; si on comparait à 1990-2020, tout ce qui vient avant serait bleu.

Alors, qu’est-ce qu’on observe? Le résultat est assez criant – la planète se réchauffe de plus en plus rapidement depuis les 20 dernières années. C’est vrai à l’échelle planétaire et ici au Québec. Nous avons compilé les données pour créer un graphique à l’échelle très locale pour la ville de Montréal, afin de comparer.

Anomalies températures Montréal

Montréal a commencé à se réchauffer plus tôt que la moyenne mondiale. C’est en raison de notre latitude plus élevée et de l’influence des océans, qui se réchauffent plus lentement, sur la moyenne planétaire.

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On note aussi les aléas du climat. Ce n’est pas parce que la température moyenne mondiale augmente qu’on cesse d’avoir des années plus froides localement. L'année 1926 a été la dernière vraiment froide à Montréal – ça remonte quand même loin! En modifiant un peu l’angle du graphique pour montrer l’importance des écarts, c’est encore plus frappant.

Histogramme Montréal

On avait bien eu quelques années très chaudes – notez par exemple 1953, qui a monté 2,1 °C au-dessus de la moyenne. Quelques records de température des années 50 n'ont jamais encore été battus, notamment celui de l'été 1955 qui avait atteint +2,5 °C d'anomalie.

Cela dit, la dernière année sous la moyenne (bleu pâle) était 1997. Le point de non-retour se trouve donc en 1998. Il est relié à un fort El Niño, le second plus puissant de la période (le plus fort s’est fait sentir en 2015-2016), mais aussi à l’accumulation des gaz à effets de serre dans l’atmosphère.

Vous pouvez accéder au site #ShowYourStripes et visualiser le réchauffement climatique de votre pays et de votre province, et le comparer avec d’autres régions du globe. Faites comme les météorologues et partagez le graphique sur vos réseaux sociaux aujourd’hui pour aider à sensibiliser vos amis et vos proches.

Image d'en-tête : les bandes climatiques du Québec 1876-2022 par Ed Hawkins, University of Reading, données de Berkeley Earth