Y a-t-il encore des sceptiques dans la salle?
Malgré qu’il existe encore certaines personnes qui nient l’existence des changements climatiques, les derniers rapports sur l’état mondial du climat démontrent le consensus qui existe chez les scientifiques.
En 1998, une pétition, signée par plus de 30 000 scientifiques, affirmait qu’il n’y avait aucune preuve scientifique convaincante qui liait les changements climatiques et l’activité humaine. Le document, appelé Global Warming Petition Project, avait été envoyé à Washington pour exhorter le gouvernement à ne pas ratifier le protocole de Kyoto. Plus récemment, en septembre 2019, un document, signé par 500 scientifiques, a été envoyé au secrétaire général des Nations Unies. Ceux-ci affirmaient qu’il n’y avait pas d’urgence climatique.
Parmi les signataires du Global Warming Petition Project, il n’y avait pratiquement aucun scientifique qui avait publié une étude pertinente sur le sujet des changements climatiques. Même chose pour le document envoyé à l’ONU. Il est normal de retrouver quelques scientifiques crédibles qui mettent en doute le changement climatique, mais une majorité de scientifiques pensent le contraire.
En 2009, on a demandé à 3 146 scientifiques, dont plus de 90 % avaient un doctorat, s'ils croyaient que l’activité humaine avait une influence sur la hausse des températures. Ils ont répondu oui à 82 %. Il est aussi intéressant de remarquer que, parmi les scientifiques qui n’ont pas de formation climatique et qui n’ont pas publié d’études, 23 % ont répondu non, contre 2,5 % pour ceux qui avaient étudié en climatologie et publié des recherches sur le sujet. Une autre étude réalisée en 2016 a révélé que 97% des chercheurs et experts qui ont publié des articles sur le climat attribuent les changements climatiques actuels à l’activité humaine.
On peut donc conclure que plus un chercheur baigne dans le domaine et publie sur le sujet, plus il est convaincu que les changements climatiques sont réels et le résultat de l’activité humaine. Voici donc le résumé d’un récent rapport de l’OMM intitulé United in Science, accompagné du nom des organismes crédibles qui ont publié les études citées dans le document. Question de vous donner un coup de pouce pour faire vos propres recherches.
Concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère Source: Veille de l'atmosphère globale de l’OMM
Le carbone, le méthane et l'oxyde nitreux continuent d’augmenter.
En mai 2022, la concentration de CO2 a atteint 420,99 ppm, contre 419,13 en 2021.
Émissions de GES et bilans planétaires Source: Projet mondial sur le carbone (GCP)
En 2021, les taux sont remontés aux niveaux pré pandémie, soit ceux de 2019.
En 2022, ils sont supérieurs de 1,2 % à ceux de 2019.
18 % des émissions sont le résultat du défrichement pour l'agriculture et le pâturage.
État du climat mondial entre 2018 et 2022 Source: Organisation météorologique mondiale (OMM)
Les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées.
Elles dépassent de 1,17 °C la moyenne préindustrielle.
Le réchauffement de l’océan montre une augmentation particulièrement forte depuis deux décennies.
Prévisions climatiques mondiales pour 2022-2026 Source: Met Office du Royaume-Uni, OMM et Programme mondial de recherche sur le climat
Il y a 48 % de chance d'enregistrer une température supérieure de 1,5 °C à la moyenne préindustrielle au cours d’une des cinq prochaines années.
Il y a 93 % de probabilité d’enregistrer l’année la plus chaude au cours des cinq prochaines années et ainsi de détrôner 2016.
Insuffisance des engagements Source: Programme des Nations-Unis pour l’environnement (PNUE)
Les nouveaux engagements de réduction d’émission des pays sont insuffisants.
Ils devraient être quatre fois plus ambitieux pour limiter le réchauffement à 2 °C et sept fois plus élevés pour limiter le réchauffement à 1,5 °C.
Selon les nouvelles estimations, le réchauffement planétaire se situera entre 2,3 °C et 3,3 °C pour le XXIe siècle.
Points de bascule du système climatique Source: Programme mondial de recherche sur le climat (PMRC)
La circulation méridionale dans l’Atlantique, dont fait partie le Gulf Stream, est plus faible qu'à toute autre époque du dernier millénaire.
La fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique est au bord du point de basculement.
Les sécheresses, qui ont une incidence sur le cycle mondial du carbone, perturbent les grands systèmes météorologiques tels que les moussons.
Changement climatique dans les villes Source: Réseau de recherche sur le changement climatique urbain
À l’échelle mondiale, d’ici 2050, plus de 1,6 milliard d’individus vivant dans 970 villes seront régulièrement exposés à des températures moyennes trimestrielles d’au moins 35 C°.
55 % de la population mondiale vit dans des villes et est exposée aux risques considérables que représentent la multiplication des fortes pluies, l’accélération de l’élévation du niveau de la mer, les grandes inondations côtières à répétition et les canicules.
Tous ces risques auront un grand impact sur la santé des individus.
Incidences socio-économiques des phénomènes météorologiques extrêmes Source: Programme mondial de recherche sur la prévision du temps (PMRPT)
Les catastrophes météorologiques, climatiques et hydrologiques ont augmenté d’un facteur 5 au cours des 50 dernières années, causant des dommages qui se chiffrent à 202 millions de dollars américains par jour.
Les canicules estivales sont un risque important pour la santé humaine. Selon les premiers rapports, les vagues de chaleur ont entraîné la mort de plusieurs milliers de personnes.