Climat : des records qui tombent comme des mouches
Durant toute l’année 2021, c’est près de 80 000 records de chaleur qui sont tombés partout sur la planète. Un signe de ce qui nous attends au cours des prochaines décennies.
Faits saillants :
En 2021, au niveau planétaire, on a battu 815 records de chaleur de tous les temps, contre seulement 176 records de froid.
Les changements climatiques vont augmenter la fréquence et la sévérité des événements de météo extrême, dont les records de chaleur et de froid.
En météo, les records font partie de notre discours au quotidien et agrémentent nos bulletins de prévisions. Chaque jour, quelque part sur Terre, on en bat au moins un : record de chaleur, record de froid, record quotidien, mensuel ou de tous les temps, tous sont à risque.
On sait que dans le contexte des changements climatiques, nous connaîtrons une augmentation de la fréquence des températures extrêmes. Qu’ils soient de chaleur ou de froid, de plus en plus de records vont tomber annuellement. Au cours d’une année normale, on devrait observer un nombre comparable de records de chaleur et de records de froid globalement. Or, les chiffres démontrent que depuis le début du siècle, ce sont ceux de chaleur qui sont les plus fréquents. C’est un signe du dérèglement climatique auquel on assiste.
Afin de bien illustrer l’année et ses records, l’organisme Berkeley Earth a réalisé une animation où tous les records de 2021 apparaissent. Ils sont d’abord classés selon qu’il s’agisse d’un record de chaleur ou de froid. Puis ils sont divisés en trois catégories: les records quotidiens, les records mensuels et les records de tous les temps. C’est le type d’information que l’on peut retrouver en tout temps sur le fil Twitter de Robert Rohde, scientifique en chef de l’organisation.
L’animation montre qu’en 2021, nous avons enregistré presque trois fois plus de records quotidiens de chaleur que de records de froid. Les records de chaleur, mensuels et de tous les temps, étaient, quant à eux, presque cinq fois plus fréquents que les autres. Au fil de l’animation, vous pourrez remarquer qu’il n’y a pas eu de vague de froid en Amérique du Nord avant la fin du mois de janvier. Au même moment, l’Europe battait encore des records de chaleur.
Puis, à la mi février, importante vague de froid chez nous. Plusieurs records sont tombés partout sur le continent. Encore une fois, pendant ce temps, l’Europe et la Russie battaient des records de chaleur. Il est important de souligner que beaucoup plus de records de tout acabit sont tombés dans l’hémisphère nord que dans l’hémisphère sud en 2021. C’est un phénomène normal, l’hémisphère sud a plus d’eau que de terre. Puisque l’eau varie plus lentement en température que l’air, la grande quantité d’eau de l’hémisphère sud ralenti les poussées de températures extrêmes.
Selon Environnement et Changement climatique Canada (ECCC), lors de l’été 2021, 1000 records de chaleur ont été battus en seulement onze jours au Canada entre le 24 juin et le 4 juillet. L’animation est assez loquace durant le mois de juin ou on remarque l’intense vague de chaleur qui a frappé l’ouest du pays et qui a fait tomber des records de tous les temps. Puis en juillet, ce sont les pays scandinaves qui voient leurs records tomber comme des mouches. En septembre, nouvelle vague de chaleur dans l’ouest du continent et en Europe. Même jusqu'à la dernière semaine de décembre, l’Amérique bat encore des records de chaleur.
Puisque l’Arctique se réchauffe, le courant-jet subpolaire est ralenti. Il va ainsi se déformer. Plus sa forme est méandrique, plus la circulation atmosphérique est ralentie. On sera donc plus longtemps sous le même régime météo. Selon la région où on habite, on restera plusieurs jours soit dans le froid soit dans la chaleur. On peut donc s’attendre à ce que la fonte future de l’Arctique soit responsable de la multiplication de records de toutes sortes.