Ces bords de mer qui nous causeront beaucoup de maux de tête
De plus en plus de régions côtières voient des épisodes d’inondations, sans même qu’il y ait de raisons météorologiques. Celles-ci sont le résultat des marées qui sont, par endroits, de plus en plus hautes. Toutes les marées hautes ne sont pas identiques, certaines dépassant fréquemment le seuil moyen.
De plus en plus fréquentes
Selon une étude publiée par des chercheurs américains, ce type d’inondations a un impact direct sur l’économie locale. Elles sont le résultat de la hausse du niveau des mers causée par la fonte des calottes glaciaires. Dans le contexte des changements climatiques, ces deux éléments seront responsables de l’augmentation du niveau des marées futures. L’étude a été réalisée dans 27 localités côtières aux États-Unis. Celle-ci conclut que si, entre 1956 et 1960, le phénomène survenait en moyenne deux jours par an, il avait augmenté sa fréquence à douze jours par an entre 2006 et 2010. Selon les chercheurs, d’ici 2035, on aura presque 170 épisodes de ce type d’inondations chaque année. C’est presque un jour sur deux.
Ces inondations sont de courte durée, une fois la marée descendante, l’eau se retire et la vie reprend son cours. Cependant, lorsque les flots envahissent certaines portions d’une municipalité, quelques routes et lieux ne peuvent être utilisés. Les détours, l’installation temporaire de barrières de sécurité et le manque d’accessibilité à certains commerces ont un coût pour ces localités et leurs entreprises.
De plus, l'impact sur les infrastructures municipales est notable. Chaque fois que la mer envahit une portion d’une ville, le réseau d'égout est aussi submergé. L’eau ne peut plus s’évacuer. Les dommages causés par l’eau de mer salée aux infrastructures ont aussi un coût à plus long terme. Que ce soit à cause de l’érosion de celles-ci ou la nécessité de les remplacer par des systèmes plus efficaces, la réfection des réseaux de canalisation devra faire partie intégrante des budgets des villes côtières de demain.
Le problème ne se limitera pas seulement aux petites localités situées en bord de mer. De grandes villes comme New York, Philadelphie ou même Miami devront faire d’énormes investissements s'ils veulent combattre ce problème. L’ajout de murs de protection pourrait constituer une solution viable pour de grandes agglomérations, mais pour une petite municipalité, ces coûts sont impensables. D’autant plus que selon l’étude, à la vitesse où monte la mer, ces murs ne seront efficaces que durant quelques décennies. De plus, lorsqu'une route est inondée, l’eau érode chaque fois un peu plus sa base, la rendant plus vulnérable aux bris et moins solide. Chez nous, ce sont les villes côtières de l’est du Québec qui sont les plus à risque de connaître ce problème.
La mécanique des marées
Les marées sont le résultat de la force d’attraction du Soleil et de la Lune sur la surface de nos océans. La rotation de la Lune autour de la Terre et la rotation du complexe Terre-Lune autour du Soleil font que l’influence de la gravité de ces objets célestes varie sur nos océans selon leurs positions par rapport à nous. La force de gravité de ces objets sur nos océans soulève la surface de ceux-ci et quand cet océan quitte le champ d'attraction du Soleil ou de la Lune, parce que la Terre tourne, il se forme alors une onde à la surface de l’océan qui voyage sur de grandes distances pour rejoindre les côtes et ainsi créer les marées. Contrairement à la croyance populaire, il ne s’agit pas d’un mouvement de bascule, mais d’un mouvement ondulatoire.
Imaginez qu’il vous serait possible de prendre une pincée de la surface de l’océan. En la soulevant, la surface de celui-ci s'étirerait comme de la tire. Si vous veniez à lâcher cette pincée, le tout retomberait dans l’océan créant une onde semblable à celle que vous créez en lançant une pierre dans l’eau. Les ondes circulaires ainsi créées partent dans toutes les directions et non pas dans une seule direction. L’attraction de la Lune et du Soleil ont exactement le même effet que la pincée que vous avez prise. Il est donc faux de penser que si la marée est haute en Amérique, elle est simultanément basse en Europe.