5 extrêmes climatiques de 2022
Les impacts des changements climatiques se sont fait sentir cette année avec des événements météo extrêmes qui ne font qu’augmenter. Survol des pires de 2022.
Chaque année, alors que la concentration de CO2 augmente dans l’air, les effets des changements climatiques deviennent plus prononcés. On bat de plus en plus de records de température, on perd de plus en plus de glace, et les tempêtes se multiplient. Voici le top 5 des impacts extrêmes de l’année.
La banquise de l’Antarctique à son plus bas
Deux records ont été battus en Antarctique cette année, alors qu’on enregistrait la plus faible étendue de glace. Le 25 février dernier, le couvert de glace est passé sous la barre des 2 millions de kilomètres carrés pour la première fois depuis le début de l'observation par satellite en 1979.
La glace fluctue au fil des saisons, mais les tendances des dernières années sont alarmantes. On s’inquiète surtout pour les glaciers de l’ouest de l’Antarctique, dont le fameux glacier Thwaites qui menace de s’effondrer.
Le CO2 atteint des niveaux inégalés
Malgré les accords internationaux et la pandémie, les émissions de gaz à effet de serre (GES) continuent d’augmenter. En mai 2022, alors que le niveau de CO2 dans l’atmosphère était à son point le plus élevé, on a enregistré pour la première fois de l’histoire une concentration moyenne mensuelle supérieure à 420 ppm à l’observatoire du Mauna Loa à Hawaï. Les observations ont été confirmées par la NOAA.
En 2021, la concentration a atteint 420 ppm pendant seulement deux jours. Cette année, on a enregistré des moyennes mensuelles supérieures à 420 ppm en mai et juin. Selon les experts de l’Institut de recherche Scripps, la dernière fois que cela s’est produit, c’était lors de l’optimum climatique du pliocène, il y a plus de 4 millions d’années.
Le méthane augmente à une vitesse record
Un rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a démontré qu’en 2020-2021, la concentration de méthane dans l’atmosphère a connu sa plus forte augmentation depuis les 40 dernières années pour atteindre 1 908 parties par milliard (ppb), soit une augmentation de 262 % par rapport à l’ère préindustrielle.
Le CO2 est peut-être le GES vedette, mais le méthane est tout aussi inquiétant. Le CO2 demeure dans l’atmosphère entre 300 et 1 000 ans, il cause donc plus de dégâts à long terme qu’une molécule de méthane qui disparaît en 10 à 20 ans. Par contre, pendant leur durée de vie, les molécules de méthane peuvent retenir 80 fois plus de chaleur que les molécules de CO2.
La pire canicule jamais enregistrée
Entre juin et août, la Chine a subi la pire canicule depuis le début de la collecte des données. Elle s’est démarquée par son intensité et sa longévité — plus de 75 jours, presque 3 mois sans répit. Plus de 240 villes ont répertorié des températures supérieures à 40 °C et plus de 260 municipalités ont battu des records de chaleur. Jamais la Chine n'a connu autant de 40 °C en une seule année.
C’est sans mentionner les vagues de chaleur historiques qui se sont aussi abattues en Europe et ici même en Amérique du Nord.
Et tout cela est en voie de s’aggraver
Les conclusions les plus inquiétantes proviennent de l’Organisation météorologique mondiale, qui a sonné l’alarme à la veille de la COP27 en Égypte dans un rapport provisoire sur l’état du climat mondial en 2022. Selon le rapport, 2022 sera la sixième année la plus chaude dont nous avons les données, poussant 2021 au septième rang.
Que ces deux années se retrouvent dans le top 10, dans le contexte rafraîchissant de La Niña qui perdure, est inquiétant en soi. Mais on observe aussi une accélération des impacts: les glaciers fondent plus rapidement, la mer monte (une augmentation qui a doublé en 30 ans), et les événements météorologiques intenses se multiplient à un rythme accéléré.
On compte donc battre encore plus de records en 2023.