L’état du climat mondial en 2022
À la veille du jour de la Terre, un rapport très complet de l'OMM donne un aperçu de la situation planétaire dans le contexte des changements climatiques.
Chaque année, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) publie un rapport sur l’état du climat à l’échelle mondiale. On y traite de toutes les facettes de la météo qui ont été observées durant l’année. Le rapport est préparé par plus d’une douzaine d’experts et d’organismes météorologiques nationaux; plusieurs branches de l’ONU y ont également participé.
Cette année, le rapport est accompagné d’un chapitre destiné aux décideurs politiques. Ce chapitre montre comment les indicateurs climatiques influencent la vie sur Terre et comment les nouvelles technologies peuvent aider à la transition vers une énergie renouvelable, plus accessible et à moindre coût. Vous pouvez consulter la présentation multimédia (en anglais) en ligne ici.
Selon Antonio Guterres, secrétaire générale des Nations Unies :
Nous disposons des outils, des connaissances et des solutions. Cependant, nous devons accélérer le rythme.
Voici les grandes lignes de ce rapport.
En 2022, 95 millions de personnes ont été déplacées à cause d'événements météorologiques extrêmes.
Les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées (2015-2022), et ce, malgré trois années consécutives avec un phénomène La Niña, qui normalement refroidit le climat.
L’an dernier, la température moyenne de la planète était de 1,15 °C plus élevée que la moyenne préindustrielle. Selon l’accord de Paris, il faut limiter le réchauffement planétaire en dessous de 1,5 °C.
On a assisté en 2022 à la plus forte augmentation d’émission de méthane depuis que l’on compile des données. Le méthane est le plus puissant gaz à effet de serre.
L’an dernier, les glaciers qui servent de référence au rapport ont perdu plus de glace que la moyenne des dix dernières années. Toujours selon le rapport, nous avons perdu 30 m d’épaisseur de glace depuis 1970.
Selon le GIEC, 6000 gigatonnes de glace ont disparu entre 1993 et 2015, soit quatorze fois l’équivalent en eau du lac Érié.
Les glaces de mer et celles de l’Antarctique sont à leurs plus bas depuis que l’on compile des données.
58 % des océans ont enregistré au moins une vague de chaleur en 2022.
La hausse du niveau de la mer est deux fois plus rapide qu’en 1993.
Le PH des océans est à son plus bas depuis 26 000 ans. Cette acidification est responsable de la détérioration de nombreux écosystèmes marins.
Dans la corne de l’Afrique, c’était la cinquième saison des pluies avec moins de précipitations que la moyenne. On estime que 20 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire.
Au Pakistan, les inondations de 2022 sont responsables de 1700 pertes de vie. Elles ont affecté 33 millions de personnes dans le pays et coûté plus de 30 milliards de dollars en pertes économiques.
Les vagues de chaleur qui ont sévi en Europe sont responsables de 15 000 pertes de vie.
La Chine a connu son été le plus chaud depuis que l’on compile des observations. C’était aussi son deuxième été le plus sec.
Image bannière : 1,5 million de têtes de bétail ont disparu et 285 000 personnes ont été déplacées par la sécheresse au sud de l'Éthiopie en 2022 (Source : European Union/Silvya Bolliger)