Crues subites, une réalité inévitable
Au cours du mois de juillet, de fortes précipitations ont entravé le réseau routier de Montréal et de Toronto. Alors que les pluies diluviennes devraient augmenter en fréquence en raison du réchauffement climatique, les villes sont confrontées à leur impuissance devant les crues subites. L’inondation de certaines autoroutes est inévitable à cause de leur emplacement et de la manière dont elles ont été construites il y a de nombreuses années.
Les autoroutes les plus problématiques
Autoroute 15 vers l’autoroute 40
Échangeur Turcot
Échangeur Angrignon
Autoroute 40, secteur Langelier
Échangeur Anjou
Dans les secteurs bétonnés de Montréal, difficile d’échapper aux accumulations d’eau surtout sur les routes les plus basses.
« On pense évidemment à l’autoroute Décarie à Montréal, qui est une autoroute un peu plus basse que tout ce qui est bâti autour, affirme Gilles Payer, porte-parole de Transports Québec. Dans le secteur, l’autoroute 15 vers l’autoroute Métropolitaine est aussi portée à accumuler un peu d’eau quand il en tombe beaucoup en peu de temps. L’échangeur Turcot, l’échangeur Angrignon, l’autoroute Métropolitaine dans le coin de Langelier, l’échangeur Anjou. Dans ces endroits où il y a beaucoup de béton, forcément, l’eau peut s'accumuler et se déverser un peu plus bas. »
Image : Marc G.
Des aménagements désuets
Chaque infrastructure du réseau routier a été construite en fonction de moyennes historiques de précipitations. Les données récoltées au cours des années permettent par exemple de savoir quelle quantité de pluie a été reçue au fil des années.
Certaines routes construites il y a 50 ans ne correspondent toutefois plus à la réalité d’aujourd’hui puisque moins de véhicules circulaient à l’époque et les précipitations intenses étaient moins fréquentes.
« Aujourd’hui, on a des structures qui sont capables d’en prendre beaucoup, mais en termes de chiffres c’est extrêmement difficile à évaluer parce que ça dépend de la concentration de la pluie, de la cadence de la chute d’eau et de l’endroit en particulier », souligne M. Payer.
Pour freiner l’accumulation d’eau sur la chaussée, on évite de construire des routes plates.
« La route est un peu bombée pour que l’eau s’écoule sur le côté dans des fossés, explique M. Payer. S’il n’y a pas de fossés parce qu’on est dans un milieu minéralisé, l’eau ira dans des canaux qui mènent à des tuyaux. »
L’inondation des routes dépend alors de la quantité d'égouts pluviaux à proximité pour récolter l’eau.
Des pistes de solutions pour absorber l’eau
Répandre le concept de ville éponge à Montréal est un pas dans la bonne direction pour réduire les inondations et les refoulements d’égouts.
Une des mesures les plus prometteuses est la perméabilisation de la ville, c’est-à-dire d’enlever de l’asphalte et du béton pour les remplacer par de la verdure comme de la terre et des arbres.
Christopher McCray, spécialiste en simulations et analyses climatiques chez Ouranos
Transports Québec mise actuellement sur le nettoyage des puisards et des grilles d’égout pour assurer le bon écoulement de l’eau.
L’aménagement de bassins de rétention fait également partie des solutions. C’est d’ailleurs ce qui a été effectué lors de la reconstruction de l’échangeur Turcot, il y a quelques années.
À l’approche d’un intense phénomène météorologique, la fermeture préventive de routes est aussi considérée par Transports Québec qui travaille étroitement avec une équipe de météorologues.