Des récoltes menacées par le manque d’eau au Québec
Être cultivateur n’est pas de tout repos, surtout dans un contexte où les étangs et les puits s’assèchent. Le manque d’eau sur les terres agricoles du Québec affecte de nombreux producteurs.
Le maïs assoiffé
Parmi les cultures les plus touchées par les étés secs, figure le maïs.
« Le maïs est une culture qui a souvent soif, affirme Frédéric Lasserre, directeur du Conseil québécois d’études géopolitiques. Cultiver beaucoup de maïs lorsqu'on a beaucoup d’eau, ce n’est pas un problème. Mais, cultiver beaucoup de maïs lorsque la tendance à des étés secs se précise, ce n’est pas nécessairement une bonne idée du point de vue climatique. »
Les maraîchers dans le même bateau
Les producteurs de fruits et légumes subissent aussi les contrecoups du manque de précipitations, note Michel Brien, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) Estrie.
« Les maraîchers s'approvisionnent souvent à partir de petits étangs, mais ces derniers sont presque secs durant l’été, souligne-t-il. Donc, au moment où ils en ont besoin, il n’y a plus d’eau dans le lac. »
Une citerne d’eau par jour pour abreuver le bétail
Nourrir son bétail devient tout un défi lorsqu’on manque d’eau. L’été dernier a été particulièrement difficile pour certaines fermes d’élevage en Estrie.
« Dans la région, plusieurs producteurs s’alimentaient encore avec des puits de surface et jusqu’à l’an dernier, leurs troupeaux de plusieurs têtes n’avaient jamais manqué d’eau, explique M. Brien. Mais l’été dernier, ils ont dû se creuser des puits artésiens. »
Les producteurs ont besoin de presque une citerne d’eau par jour pour abreuver leur bétail.
Des hivers moins neigeux en Estrie
Le président de l’UPA Estrie estime qu’avec les changements climatiques, sa région est vouée à avoir des hivers plus pluvieux que neigeux, comme cela a été le cas cette année.
« On est début avril et les champs sont à découvert et on s’aperçoit que la saison de l’hiver rapetisse, affirme-t-il. Ça amène d’autres problèmes parce que lorsqu'il y a beaucoup de gels et de dégels en hiver, ça crée de la glace dans les champs. La glace abîme les prairies et l’année suivante, le foin ne repousse pas. »
Dans une telle éventualité, les producteurs doivent semer à nouveau au printemps.
L’Estrie se sert d’environ 14 % de l’eau utilisée en agriculture au Québec. De ce pourcentage, la moitié est utilisée en pisciculture.