El Niño a quitté, voici maintenant la Niña
La Niña est officiellement présente et devrait l’être jusqu’en hiver. Ces eaux plus froides que la normale influencent le patron des températures et des précipitations à travers l’Amérique du Nord, mais agissent aussi sur la saison des ouragans.
La carte ci-dessous représente l’anomalie de la température des océans, soit la différence entre la température observée et la température normale à ce temps-ci de l’année. On observe une longue bande bleue dans l’océan Pacifique au niveau de l’équateur qui s’étire jusqu’aux côtes de l’Amérique du Sud. Cela représente La Niña, des eaux plus froides que la normale.
Source : Tropicaltidbits
Alors qu’El Niño a été très médiatisé à cause de ces conséquences dramatiques sur la pêche notamment, sa sœur la Niña est moins connue. El Niño et La Niña sont des phases opposées de ce que l’on appelle le cycle ENSO (El Niño South Oscillation), un terme scientifique pour décrire les fluctuations de températures des eaux de surface dans le Pacifique, et leur interaction avec l’atmosphère. Lorsque nous sommes en phase El Niño, cela implique que les eaux de surface dans le Pacifique équatorial sont plus chaudes que la normale, et inversement durant La Niña.
D’après les dernières données de la NOAA, la région 3.4, soit la région principale qui détermine la phase actuelle, se retrouve à -0,9 °C sous les normales. Il faut que l’anomalie des températures dans cette région soit inférieure à -0,5° pendant trois mois pour déclarer la présence de La Niña. Alors que depuis le début de l’été, on était en veille La Niña, nous voilà officiellement en phase froide. Ces conditions ont 75 % de chance qu’elles se poursuivent durant les mois hivernaux.
L’intensité de cette anomalie sera aussi à surveiller au cours des prochains mois, puisque cela affectera les conditions météorologiques jusqu’à des milliers de kilomètres, comme au Québec et à travers la planète.
À plus court terme, l’évolution de La Niña est un facteur important à prendre en compte lors de la saison des ouragans. En effet, durant ce phénomène climatique, un cisaillement des vents plus faible est observé dans le bassin atlantique et cela permet la formation des tempêtes tropicales. C'est l’inverse dans le bassin pacifique. Et cette saison est déjà très active, elle est donc loin d’être terminée.
Cependant, ce n’est pas le seul facteur qui influence la formation de ces tempêtes et malgré un grand nombre de tempêtes, elles ont été heureusement pour une grande majorité d’entre elles de courte durée et de faible intensité.
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