La chaleur fera exploser le coût de la vie
Une étude réalisée par la Banque centrale européenne est arrivée à la conclusion qu’il y a un lien direct entre les vagues de chaleur extrême et l’inflation. Puisque dans le contexte des changements climatiques on s’attend à voir de plus en plus fréquemment des vagues de chaleur, l'adaptation sera aux premières loges de notre survie économique.
Les auteurs ont utilisé les données de 48 économies mondiales, certaines en développement et d’autres bien établies, pour déterminer le lien entre les vagues de chaleur extrême et l’inflation. Ils ont ainsi pu affirmer que la hausse des températures depuis quelques décennies a joué un rôle prépondérant sur le prix des aliments et des biens.
L’étude identifie trois avenues principales qui permettent aux changements climatiques d’influencer le cours de l’inflation. Premièrement, le réchauffement planétaire est responsable de l’augmentation de la fréquence d’événements climatiques extrêmes comme les tempêtes, les pluies torrentielles et les températures extrêmes. Ceci a un impact sur les récoltes, le transport de biens et l’économie locale dans son ensemble.
Deuxièmement, la transition vers un monde décarboné fera monter les prix des produits issus du pétrole, comme le plastique. Sans compter l’augmentation du prix de l’essence et de l’électricité. Finalement, la hausse des températures aura une incidence sur la main-d'œuvre en réduisant sa productivité et en augmentant le taux de mortalité.
Selon Copernicus, c’est l’hémisphère Nord, au niveau des latitudes moyennes, qui a connu la plus grande hausse des températures depuis un siècle. Le Canada est parmi les pays s’étant les plus réchauffés avec l’Europe et la Russie. L’étude souligne que le moment de l’année où on enregistre des extrêmes de température a aussi son importance. Par exemple, les chercheurs ne voient pas d’impact significatif sur les prix lors de températures chaudes en automne ou de vagues de froid en hiver. Cependant, un hiver et un printemps doux de même qu’un été caniculaire auraient une incidence sur l’inflation, particulièrement sur le prix des aliments.
Toujours selon l’étude, un hiver doux fait chuter, en moyenne les prix de 0,29 % mais un été caniculaire fait monter les prix des aliments de 0,38 %. Les données démontrent qu’un été chaud a tendance à être plus sec. Cette sécheresse a aussi un impact sur le coût de production des aliments. Ainsi, les pays en développement sont plus à risques, car l’alimentation constitue une grande portion de leurs économies. Ce qui est moins le cas pour les pays développés. Au cours des prochaines décennies, on s’attend à ce que le prix des aliments continue de monter, car non seulement les températures extrêmes influencent les prix, mais le manque d’eau que connaîtront certaines régions du globe contribuera aussi à la hausse des prix.
L’augmentation de la fréquence et de l'intensité des tempêtes, des périodes de sécheresse et des canicules aura aussi un effet direct sur l’inflation, car le coût des assurances pour les producteurs maraîchers et les éleveurs va augmenter. Ceci se répercutera sur les prix des aliments. Certains vont essayer de s'adapter en se procurant des climatiseurs pour leurs installations ou en achetant des semences plus résistantes au manque d’eau. Ces frais seront évidemment passés au consommateur.