La Terre brûle : le bilan de 2021 est inquiétant
En 2021, plusieurs régions du monde étaient aux prises avec des feux dévastateurs. C’est un cercle vicieux, car plus il y a de feux actifs, plus il y a de carbone rejeté dans l’atmosphère. Et plus il y a de carbone dans l’atmosphère, plus le climat se réchauffe et engendre d’autres incendies.
Il est de plus en plus urgent d’agir
Plusieurs régions du globe ont enregistré, cette année, leur plus important niveau d'émissions, causé par les feux de végétation. Le programme d'observation de la Terre de l’Union européenne, appelé Copernicus, a publié son bilan annuel des feux qui ont sévi cette année sur la planète. Le constat est inquiétant.
Selon l’organisme, la sécheresse, causée par la modification de notre climat, est pointée du doigt comme principale responsable des feux qui ont ravagé des millions d’hectares de végétation cette année. Plusieurs s’entendent même pour dire que les sécheresses, aux quatre coins du globe, sont la principale cause de la hausse du coût des aliments qui sévit dans le monde en ce moment.
Ces feux ont propulsé dans l’atmosphère 343 mégatonnes de carbone, en juillet seulement. Plus de la moitié est imputable aux feux qui ont frappé l’Amérique du Nord et la Sibérie. Malgré ce chiffre exorbitant, ça ne s’est pas arrêté là. En août, on estime que 378 mégatonnes supplémentaires sont venues alourdir le bilan. Durant les seuls mois de juillet et d’août, les feux sur Terre ont émis l’équivalent de 40 % des émissions canadiennes annuelles de CO2.
Suivre la fumée de l’espace
Les feux ont été très actifs dans l’ouest de l’Amérique du Nord entre juin et août. En Californie, le plus vaste feu de son histoire, le Dixie Fire, a consumé plus de 400 000 hectares de végétation. À elles deux seulement, la Californie et la Colombie-Britannique ont vu s'envoler en fumée presque deux fois et demie la superficie de la réserve faunique des Laurentides. Les satellites de Copernicus ont suivi le panache de fumée dans la haute atmosphère jusqu’au centre de l’Europe.
La Méditerranée a aussi été durement touchée par les incendies en juillet et en août. Même si c’est la Turquie qui remporte la palme de la plus grande superficie brûlée, les feux ont également frappé d’autres pays de cette région comme la Grèce, l’Italie, l’Albanie, la Macédoine du Nord, l’Algérie et la Tunisie. Tout le centre et l’est du bassin méditerranéen ont vu leur qualité de l’air se dégrader de façon marquée, à cause des fines particules rejetées dans l’atmosphère par les nombreux brasiers.
En Inde, les États du Punjab et du Haryana, situés dans le nord du pays, ont également été le théâtre d’un grand nombre d’incendies. Ceux-ci ont rejeté du carbone et des particules fines en quantité dans l’atmosphère. Ce qui n’a fait qu’accentuer les problèmes de pollution que connaît déjà la région. Les dangers liés à la mauvaise qualité de l’air ont été amplifiés par la position géographique des feux. En effet, au nord de l’Inde se trouve l'Himalaya. Cette chaîne de montagnes est tellement haute qu’elle a empêché les vents de disperser efficacement le panache de fumée.