D'ici 2050, ces grandes villes subiront les effets des changements climatiques
Une étude a déterminé de quelles façons les villes seront modifiées par les changements climatiques à venir en tenant compte des changements de température au tournant de 2050, de pénurie possible d’eau et de la hausse du niveau des océans.
Pas facile de prédire le climat de demain
Avant même d’avoir commencé l’étude, l’entreprise reconnaissait que la prévision du climat futur représente un défi de taille. Conscients que les résultats d’une telle étude peuvent être quelque peu indigestes et arides, ils ont fait appel à des experts en changements climatiques dont la crédibilité n’est plus à faire. Parmi eux, Jean-François Bastin, écologiste de l’université de Ghent en Belgique. Ils ont également utilisé la méthode de classification du climat selon le système de Koppen-Geiger qui classe les climats du monde en cinq catégories : tropical, sec, tempéré, continental et polaire. Sans oublier la participation de l’Institut des ressources mondiales, dont les données sur les risques de pénurie d’eau ont été incluses dans l’étude.
Une liste de 85 villes a été dressée et chacune s’est vu accorder une cote en fonction de sa température moyenne, du niveau des océans changeant et du stress hydrique qu’elles subissent. Ceci leur a permis de classer les villes en fonction d’un risque, bas ou élevé, de subir des impacts liés aux changements climatiques. Parmi ces 85 villes, quatre sont canadiennes soit : Montréal, Toronto, Ottawa et Calgary. L’étude ne tient cependant pas compte des investissements en infrastructure qu’une ville aurait prévu de faire, afin de s’adapter aux changements climatiques.
Montréal en haut de la liste
Sur les 85 villes qui figurent sur la liste, c’est Bangkok qui occupe le premier rang, essentiellement à cause de la montée prévue du niveau des océans qui risque de l’engloutir complètement. De plus, d’ici 2050, la température moyenne de cette ville aura monté de plus d’un degré et demi. Des quatre villes canadiennes qui figurent dans cette étude, c’est Montréal qui connaîtra la plus importante hausse des températures moyennes à cause des changements climatiques. En 2050, la température moyenne sera 3,2 °C plus chauds que la moyenne des années comprises entre 1970 et 2000. Pour Montréal, le niveau des océans n’aura qu’un faible impact. Le risque de pénurie d’eau est aussi peu élevé. Malgré tout, Montréal se classe au 34e rang de l’étude. En comparaison, Toronto se retrouve au 14e rang de cette étude.
La hausse des températures moyennes à Toronto sera moins élevée qu’à Montréal de quelques dixièmes de degré. Cependant, le nouveau niveau supérieur de l’échelle sera maintenant largement suffisant pour modifier le type de climat de Toronto, qui passera d’un climat continental à un climat tempéré. Les climats continentaux sont caractérisés par une amplitude thermique annuelle de plus de 20 °C. Un climat tempéré est un climat sans extrêmes prolongés. En simple, moins d’extrêmes annuellement entre les saisons, mais des températures moyennes quotidiennes plus élevées toute l’année.
Pour Montréal, nous passerons d’un climat continental avec des étés confortables et humides à un climat continental avec des étés chauds et humides. Du fait que Toronto changera de type de climat, cela confère à la ville une cote plus élevée parmi les résultats de l’étude. Ainsi, les impacts des changements climatiques seront plus marqués dans la ville reine que dans la ville aux cent clochers.
On note que les villes qui connaîtront la plus forte hausse des températures d’ici 2050 se trouvent toutes dans l’hémisphère Nord à des latitudes supérieures aux tropiques. Plusieurs sont aux États-Unis. Les villes de Chicago, Philadelphie, Baltimore, Washington et Nashville connaîtront également une hausse de plus de 3 °C. Pas très loin derrière, on retrouve New York avec une augmentation moyenne de 2,95 °C. Pour New York, Philadelphie, Baltimore et Washington, l’étude tient compte des impacts additionnels causés par la hausse du niveau des océans pour leur assigner leur cote.
Déjà à risque de pénuries d’eau, ces villes vont encore s’assécher.
Au chapitre de l’accès à l’eau potable, l’étude conclut que certaines villes déjà à risque de manquer d’eau vont voir cette épée de Damoclès les menacer encore plus. Les trois villes où le risque est très élevé sont Doha au Qatar, Barcelone en Espagne et Denver au Colorado. Voici un volet de l’étude où les villes canadiennes n’ont que très peu à craindre.