Le courant du Gulf Stream ralentit de manière alarmante

Les changements climatiques ralentissent les courants dans l’Atlantique Nord, et une nouvelle étude publiée dans Nature Geoscience montre jusqu’à quel point ce changement est sans précédent.


Le Gulf Stream est l’un des courants d’eau les plus importants de tous les océans du monde. Il s’agit d’un flux d’eau de surface chaude qui longe la côte sud-est des États-Unis et se dirige vers l’Atlantique. De là, il rejoint ensuite le courant de l’Atlantique Nord pour traverser l’Europe. Ce courant a contribué à maintenir le climat de l’hémisphère Nord relativement chaud, en particulier dans les régions du nord-ouest de l’Europe. On estime que le Gulf Stream et la plus grande circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (AMOC) contrôlent environ un quart du transfert de chaleur dans l’hémisphère Nord.

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« Le courant du Gulf Stream fonctionne comme un tapis roulant géant, transportant l’eau de surface chaude de l’Équateur vers le nord et renvoyant des eaux profondes froides et à faible salinité vers le Sud. Il déplace près de 20 millions de mètres cubes d’eau par seconde, soit près de 100 fois le flux amazonien », a déclaré Stefan Rahmstorf, l’un des auteurs de l’étude Current Atlantic Meridional Overturning Circulation weakest in last millennium publiée dans Nature Geoscience.

Une étude compilant 1 600 ans de données

Au cours de la dernière décennie, les modèles climatiques ont prédit qu’un ralentissement de l’AMOC était possible en raison du réchauffement climatique. Des études climatiques ont d’ailleurs révélé des preuves que le ralentissement se produit depuis plusieurs décennies et qu’il semble s’aggraver.

Cette nouvelle étude a rassemblé des données s’échelonnant sur 1 600 ans pour mettre en perspective ces récents changements. Alors que les observations directes de l’AMOC ne sont devenues disponibles qu’à partir de 2004, certaines données, telles que la granulométrie des sédiments révélant les changements des courants de haute mer, remontent beaucoup plus loin. En combinant plusieurs ensembles de données, les chercheurs, dirigés par Levke Caesar de l’Irish Climate Analysis and Research Units (ICARUS) de l’Université Maynooth et du Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK), ont constaté que le ralentissement actuel dans l’AMOC est sans précédent depuis au moins 1000 ans.

Deux fautifs pointés

Plusieurs études de l’AMOC ont déjà lié ce ralentissement au réchauffement climatique d’origine humaine. L’augmentation des précipitations et la fonte de la calotte glaciaire du Groenland, toutes deux causées par le réchauffement des températures mondiales, ajoutent plus d’eau douce à la surface de l’océan. Cela dilue la teneur en sel de l’eau, la rendant moins dense. Ainsi, lorsqu’elle arrive dans le nord, l’eau met plus de temps à couler. En conséquence, toute la circulation ralentit.

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Crédit photo: William Bossen, Unsplash

Un Gulf Stream et un AMOC plus lents auront probablement de graves conséquences tout autour du bassin atlantique. Entre autres, le changement du flux de chaleur vers le nord pourrait entraîner des événements météorologiques hivernaux extrêmes en Europe du Nord. De plus, des courants plus lents contribueraient à une élévation rapide du niveau de la mer le long de la côte est des États-Unis. Ainsi, un ralentissement de la circulation océanique méridienne dans l’Atlantique (AMOC) pourrait avoir des impacts encore plus importants.

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D’après les informations de Scott Sutherland, météorologue et rédacteur scientifique pour The Weather Network.


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