Le monde n'atteindrait pas ses cibles climatiques d'ici 2030. Voici pourquoi.
Si la tendance se maintient, les objectifs internationaux visant à limiter la hausse globale des températures à 2 °C ne seront pas atteints... Et loin de là. La cause ? La production et l'utilisation croissantes des combustibles fossiles comme source d'énergie.
La production prévue de pétrole, de gaz naturel et de charbon est au moins 50 % trop élevée pour que la planète puisse atteindre ses cibles climatiques à l'horizon 2030, soit une augmentation de 2 °C par rapport à l'ère industrielle. C'est ce que suggère une analyse scientifique, produite en collaboration avec le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
C'est encore pire si on vise les objectifs les plus ambitieux de l'Accord de Paris, soit une augmentation de 1,5 °C : on produit 120 % trop de combustibles fossiles.
Le charbon grimpe d'ailleurs au sommet du palmarès, puisque sa production est 280 % trop élevée si on souhaite respecter les cibles climatiques de 1,5 °C. Rappelons que ce dernier est, encore aujourd'hui, largement utilisé dans les pays en voie de développement, comme la Chine et l'Inde.
Le gaz naturel et le pétrole ne sont pas en reste, et sont eux aussi en voie d'excéder les budgets carbone, est-il spécifié dans le rapport.
On met également l'accent sur le fait que très peu de politiques, à l'échelle locale et internationale, se ne penchent spécifiquement sur l'usage des énergies fossiles.
Les énergies fossiles représentent toujours plus de 80 % des sources d'énergie à l'échelle mondiale, et cette tendance risque encore d'augmenter dans les années à venir, malgré une attention de plus en plus prononcée portée sur les changements climatiques.
Le rapport souligne que la coopération internationale est essentielle pour réduire l'usage de ce type de combustibles.
Et le Canada ?
Quatrième producteur de pétrole mondial, le Canada n'est pas en reste en ce qui concerne les combustibles fossiles. Le secteur pétrolier domine largement le palmarès des pires émetteurs de gaz à effet de serre (GES), avec 27 % des émissions totales du pays.
Les Canadiens figurent d'ailleurs dans le triste palmarès des pires émetteurs de GES per capita : en 2017, on parle de 19,5 Mt d’éq. CO² par habitant. Il s’agit toutefois de la meilleure marque depuis 2005.
Rappelons qu’en 2015, le pays a affirmé souhaiter diminuer la quantité de GES émis dans l’atmosphère (par rapport aux niveaux de 2005, toujours) de 30 % à l’horizon 2030.
Toutefois, la route est encore longue. Le taux d'émission de GES n’a baissé que de 2 % à l’échelle du pays en 12 ans (laps de temps qui correspond environ à la moitié de celui alloué pour atteindre cet objectif). Les aiguilles de l’horloge continuent toutefois leur progression autour du cadran, alors que la date butoir approche…
Source : Environnement Canada
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