Le sirop d’érable tel qu’on le connaît est en danger.

Les changements climatiques affecteront la production de sirop d’érable.

Les changements climatiques affecteront la production de sirop d’érable.

C’est la conclusion d’un rapport soumis au consortium Ouranos, intitulé Production de sirop d'érable face aux changements climatiques : perception des acériculteurs du Canada et des États-Unis, par une équipe de chercheurs en 2018.

Mentionnons que la majeure partie de la production mondiale de sirop d’érable est réalisée au Québec : en 2016, on parle de 71 %.

La production acéricole est effectivement directement liée au climat. «Des températures estivales élevées stimulent la croissance des érables et favorisent la production de sève au printemps suivant, tandis que des températures hivernales froides stimulent la production de sucres et en augmentent la concentration dans la sève. La coulée de sève, qui implique une alternance de pression négative et positive dans le tronc et dans les branches de l’arbre, est favorisée par un gel durant la nuit et un dégel pendant le jour», peut-on lire dans le document.

Puisque la tendance globale est au réchauffement, il est logique d’avancer que les écarts entre les températures froides de l’hiver et la chaleur de l’été seront moins marqués dans les années à venir.

L’acériculture pourrait donc en subir les contrecoups. D’ailleurs, près de la moitié des producteurs canadiens s’attendent à une baisse de production au cours des 30 prochaines années.

Il sera également plus difficile de prévoir le bon moment pour entailler les érables, et le début de la coulée devra, selon toute vraisemblance, être devancé. «Les producteurs québécois devront devancer la période d’entaillage et de récolte de la sève d’environ 12 à 19 jours d’ici 2050 et 2090 pour éviter des pertes de rendement de l’ordre de 15 à 22 % par rapport à la période 1971-2000», toujours selon le rapport publié par Ouranos.

Quelques solutions

Les producteurs n’attendent pas, et roulent déjà leurs manches afin de s’adapter le plus efficacement possible aux changements climatiques.

Une piste particulièrement prometteuse : l’érable rouge. C’est une variété d’érables à sucre qui tolère assez bien plusieurs variations climatiques. Sa culture pourrait donc constituer une alternative intéressante.

De plus, une grande partie des propriétaires d’érablières peuvent faire le ménage sur leurs terres : créer des trouées et couper les arbres moribonds contribuent à une bonne santé globale des forêts et donc, améliorer la production des érables.

Augmenter le nombre d’entailles est aussi une solution possible : cette idée pourrait contribuer à compenser des années moins productives.

Migrer vers le nord ?

Une possibilité serait la migration assistée, c’est-à-dire de déplacer les cultures vers le Nord, là où les sols et les variations climatiques le permettent. Cependant, selon le rapport, beaucoup de producteurs s’entendent sur le fait qu’ils souhaitent adapter leur production aux changements climatiques, grâce aux nouvelles technologies, par exemple, plutôt que de se déplacer vers le nord de la province.

Dans tous les cas, la recherche est au coeur de l’adaptation des acériculteurs aux changements climatiques. L’information n’est toutefois pas facilement disponible actuellement, et la majorité des producteurs canadiens le déplorent.

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