Les îlots de chaleur modifient les précipitations en ville
En milieu urbain, plusieurs facteurs peuvent influencer la quantité, l’intensité et la trajectoire des précipitations. Les îlots de chaleur en sont un de taille.
Un îlot de chaleur se caractérise par des températures plus élevées en ville que dans les zones environnantes.
« Ce phénomène est provoqué par l’utilisation de matériaux qui servent à construire nos bâtiments et les rues. Aussi, le fait d’avoir des surfaces verticales empêche la chaleur stockée dans les matériaux de s’échapper librement de la ville », souligne Cécile Carton, étudiante au doctorat en sciences de la Terre et de l’atmosphère de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Le chauffage et la climatisation sont aussi d’autres facteurs qui génèrent de la chaleur en ville.
L'évaporation secondaire des précipitations
On note habituellement une hausse de température de deux à trois degrés dans un îlot de chaleur. Ce réchauffement provoque l’évaporation secondaire des précipitations lorsqu’elles touchent le sol. On trouvera alors moins de précipitations en milieu urbain que dans les environs, explique Cécile Carton.
« L’îlot de chaleur urbain va aussi provoquer des températures vraiment élevées vers le sol. Les températures élevées de ce sol vont avoir tendance à soulever l’air vers les altitudes plus élevées, ce qui va favoriser la formation des précipitations », ajoute-t-elle.
La densité des bâtiments et l'effet barrière
La rugosité de la densité des bâtiments contribue aussi au soulèvement de l’air en altitude.
De plus, la densité des bâtiments crée un effet barrière qui engendre une bifurcation des tempêtes de part et d’autre de la ville.
Tous ces facteurs sont dans la mire de l’étudiante au doctorat dans le cadre du projet de recherche Collect’O, une étude sur l’impact de l’urbanisation sur le cycle de l’eau.
Des échantillons d’eau seront analysés sur une période d’un an pour obtenir plus de données sur ce qui modifie les précipitations.