Les ours polaires au front de la crise climatique
Sur les berges de la baie d’Hudson, des chercheurs suivent les ours polaires pour mieux comprendre l’impact des changements climatiques. Notre collègue Neil Ever Osborne s’est rendu sur la banquise pour se porter témoin de leurs efforts.
Nous sommes à Gordon Point, au Manitoba, où la baie d’Hudson s’ouvre vers le nord et où les vents de l’Arctique soufflent un air glacial. C’est ici que les ours polaires attendent la formation de la glace de mer après un été passé dans la réserve du parc national Wapusk.
À bord de Tundra Buggy One, un véhicule de recherche adapté à la toundra, Neil rencontre Geoff York, directeur de la conservation pour Polar Bears International (PBI). La station est équipée de GPS, du Wi-Fi et de caméras qui diffusent des images des ours en direct partout dans le monde.
PBI étudie les ours polaires afin de déterminer les conséquences des changements climatiques sur la population d’ours, leur condition physique et leur comportement. Certains ours sont munis d'une puce GPS ou d’un collier qui transmet des données sur leurs déplacements. Selon M. York, le travail de PBI aide non seulement à mieux comprendre les ours polaires, mais aussi à informer les acteurs impliqués dans la gestion des interactions entre les ours et les communautés environnantes, dont Churchill.
On compte entre 16 000 et 31 000 ours polaires dans le monde aujourd’hui, en 19 populations distinctes autour du pôle Nord. La fonte de la glace de mer fragilise grandement cette espèce. Bien qu’on retrouve de 60 à 80 % des ours ici au Canada, le petit groupe de la baie d’Hudson est particulièrement à risque, ayant passé de 1 200 ours en 1990 à 800 aujourd’hui. Avec le réchauffement climatique, la banquise se forme plus tard sur la baie, reste plus mince et fond plus vite, faisant disparaître avec elle le terrain de chasse principal des ours et menaçant leur survie à court terme.
Neil a eu la chance de visiter les installations, de s’entretenir avec les chercheurs, et de vivre un contact privilégié avec les ours polaires de Churchill. La photo de l’ours polaire au bord du gouffre qu’il a capturé du haut des airs a fait la une du magazine Smithsonian de mars 2021. L’article intégral (en anglais) et toutes les photos se retrouvent sur le site web du Smithsonian Magazine.