L'existence du puma influence 485 autres espèces
Une équipe de chercheurs a comptabilisé les conclusions de 162 études sur les pumas afin de déterminer l’impact de ce félin sur son écosystème. Ils sont ainsi arrivés à la conclusion que pas moins de 485 espèces étaient influencées de près ou de loin par le mode de vie du puma.
Puma influenceur
L’existence de chaque espèce a nécessairement un impact sur son écosystème. Ses habitudes de déplacement, sa nourriture et même la peur que certains prédateurs peuvent générer sont autant de façons qu’a une espèce d’influencer son environnement.
Le puma, ou cougar, est le quatrième plus grand félin et le plus répandu en Amérique. Son influence s’étend des Rocheuses canadiennes jusqu’en Patagonie. Il contribue à nourrir plus de 280 espèces qui survivent grâce aux carcasses laissées par le félin. Celles-ci varient des charognards jusqu’aux différents insectes qui survivent grâce à ces restes. Il donne également un coup de main à certains prédateurs plus puissants que lui, comme les ours et les loups, qui réussissent par moment à lui voler sa proie.
Bébé puma qui défend sa proie Crédit photo : Getty Images
Il y a plus de 200 espèces qui constituent une proie pour le puma. Une quarantaine de celles-ci modifient leur mode de vie à cause de la peur engendrée par le prédateur. La technique qu’utilise le puma pour chasser est l’attaque-surprise. Plusieurs de ses proies, ayant peur de se faire surprendre, vont migrer vers un secteur où il y a moins de pumas. Ainsi, l’utilisation des ressources est aussi modifiée. La végétation qui sert de nourriture aux cervidés est maintenant surutilisée par endroits, tandis que dans les secteurs où se trouvent des pumas, cette végétation est plus florissante. La peur du prédateur peut aussi altérer le comportement de la proie et favoriser un déséquilibre psychologique allant même jusqu'à affecter sa fécondité.
La présence du félin a aussi une influence sur l'économie. Depuis sa réintroduction dans le Dakota du Nord, on estime avoir évité des dépenses d’un milliard de dollars à cause des collisions entre des cervidés et des voitures. Selon l’étude, la recolonisation de l’est des États-Unis par le puma réduirait les collisions avec des cervidés de 22 % sur une période de 30 ans. On éviterait ainsi, en moyenne, 155 pertes de vie et 21 400 blessures corporelles. Plus de deux milliards de dollars seront ainsi épargnés.
La peur modifie le comportement des proies Crédit photo : Getty Images
Les pumas favorisent la dispersion des semences. Une des études analysées par le comité a été réalisée en Argentine. Elle conclut que les oiseaux qui ont servi de proie au puma avaient consommé les graines de certaines espèces de végétaux. Celles-ci se retrouvent dans les excréments laissés çà et là par le puma.
La compilation de toutes ces études brosse un tableau assez complet de l’influence du puma sur son environnement. S’il fallait que cette espèce disparaisse, 485 autres seraient affectées. Une autre preuve qu’en matière de biodiversité, tout est interrelié.