À Madagascar, les grands-mères fournissent l'électricité
Quand un coin reculé du monde obtient l'électricité, la vie des habitants de ce village est modifiée à tout jamais. C'est ce que le programme « mamies solaires » de Madagascar réalise pour de nombreuses régions éloignées.
Les mamies solaires malgaches
Il existe encore, sur Terre, des coins reculés. Des villages où la vie a un autre rythme. Là où les habitants n’ont ni eau courante ni électricité. Des lieux où les enfants grandissent sans Internet.
Le Fonds mondial pour la nature (le WWF, World Wildlife Foundation) a mis sur pied un programme pour donner accès à de l’énergie renouvelable aux villages les plus isolés de Madagascar. Pour ce faire, ils se sont associés au Barefoot College, une organisation indienne créée en 1972 qui a pour mission de développer des services de base et des solutions face aux problèmes des communautés rurales pauvres.
Jusqu’à maintenant, leur programme « femme ingénieure solaire » a permis à 550 000 ménages de 1300 villages dans le monde d’obtenir de l’électricité.
Une idée novatrice
Le programme « femme ingénieure solaire » consiste à former des femmes qui deviendront des techniciennes spécialisées en énergie solaire. Puisque plusieurs villages n’ont pas d’électricité parce qu’ils sont isolés, il est impensable de fournir un service de réparation et de maintenance d’équipements à la suite de l’installation d’un réseau électrique.
Ingénieures solaires à l'ouvrage Crédit photo : Laure Fillon - Getty Images
Madagascar est un endroit idéal pour ce genre de programme, car seulement 5 % de la population rurale a accès à l’électricité. Avec plus de 2800 heures d’ensoleillement en moyenne par année, Madagascar a un très grand potentiel en matière d’énergie solaire.
Le Fonds mondial pour la nature a donc favorisé la formation de ces femmes, qui devront, à leurs tours, former les générations futures.
Un réseau de grands-mères
Chaque année, des femmes illettrées issues de villages reculés sont envoyées au « Barefoot College » pour suivre une formation de six mois. Elles ont toutes un certain âge avec des enfants et petits-enfants. Elles doivent être attachées à leur village et n’avoir aucun désir de partir une fois la formation reçue.
Ces femmes apprendront à fabriquer et à entretenir des équipements à base d’énergie solaire. Dès leur retour après leur formation, on leur fournira, en pièces détachées, les composantes d’un système solaire. Elles vont l’assembler, l’installer et en assurer la maintenance.
De cette façon, les coûts d’accès à l’électricité seront raisonnables pour les villageois. Il y a aussi un apport positif sur la santé de ces gens. Avant l’électricité, ils s’éclairaient avec des lampes au pétrole, ce qui causait des problèmes respiratoires à plusieurs enfants.
On peut facilement imaginer les changements au quotidien de leur mode de vie avec l’arrivée de l’électricité. La télévision, la radio et l’Internet vont maintenant faire partie de leur réalité. Une arrivée au 21e siècle à la vitesse grand « V » grâce à des grands-mères qui ont choisi de remplacer le petit point par la soudure de circuits imprimés.