Une ancienne technologie pour éclairer les régions les plus reculées
Il existe encore beaucoup d'endroits ou la présence d’un réseau électrique ne fait pas partie du quotidien des habitants. C’est en pensant à eux que la start-up colombienne E-Dina a amélioré une technologie vieille de plus de 200 ans, qui génère de l’électricité avec de l’eau de mer.
La cellule galvanique
Cette technologie a vu le jour en 1780 grâce aux travaux du physicien Luigi Galvani. Celui-ci a démontré que lorsque les électrolytiques, contenus dans l’eau salé, entrent en contact avec une plaque de magnésium et une autre de cuivre, la réaction produit de l’électricité. Utilisant cette technologie comme point de départ, E-Dina a développé une technique pour que la réaction se prolonge sur une plus longue période de temps. Elle a ainsi mis au point une lampe cylindrique que l’on remplit d’eau de mer et qui utilise l’électricité produite pour faire fonctionner son ampoule DEL. Selon l'entreprise, l'espérance de vie de cette lampe est d’environ 5600 heures, ce qui représente de 2 à 3 ans selon l’utilisation. Ils estiment que leur invention peut rester allumée pendant 45 jours avec seulement un demi-litre d’eau de mer et peut être entièrement recyclée lorsqu'elle devient désuète.
Des femmes portant des lampes WaterLight (E-Dina)
Ce type de technologie est plus fiable que les lampes solaires car elle ne dépend pas des conditions météorologiques pour fonctionner. La réaction chimique se fait en continu et sans interruptions. La lampe peut donc être utilisée n'importe où et n’importe quand. Le produit vise les 840 millions de gens partout dans le monde qui n’ont pas accès à un réseau électrique étendu et efficace. Les concepteurs pensent qu’elle serait très utile dans des pays comme la Syrie, le Sierra Leone ou la Somalie car ceux-ci n’ont pas de réseau électrique élaboré mais ont un accès direct à la mer.
Les avantages pour ces communautés sont nombreux. Avec un éclairage nocturne, un artisan peut poursuivre sa production de biens après le coucher du soleil. Les enfants peuvent compléter leurs devoirs en soirée. Plus besoin d’avoir tout fini avant le coucher du soleil. L’effet sur la santé est aussi notable. En effet, ces communautés utilisent différentes méthodes de brûlage pour s’éclairer le soir. Les vapeurs dégagées par ce que l’on brûle sont généralement très toxiques et affectent leur santé. Même si on éteint l’ampoule la nuit, la réaction se poursuit toujours. Il est alors possible d’utiliser l’énergie produite à ce moment pour recharger des petits appareils comme des cellulaires.
La WaterLight peut aussi servir à recharger de petits appareils (E-Dina)
Une version semblable de cette technologie a également vu le jour en 2015 aux Philippines. La lampe fonctionnait avec une tasse d’eau à laquelle on avait ajouté deux cuillères de sel. On avait alors une source de lumière qui durait environ 8 heures avant de devoir remplacer la solution. Dans ce cas, il y a un bon avantage car on est pas obligé d’avoir un accès direct à la mer. Le dispositif pourrait trouver son utilité dans les communautés qui vivent dans les lieux reculés. Ce type d’appareil peut aussi s’avérer essentiel lors de catastrophes naturelles. L’eau salée pourrait même être remplacée par de l’urine mais seulement en cas d’urgence car, sur une longue période de temps, elle endommagerait le dispositif.
Image d'en-tête : des pêcheurs utilisent la lampe WaterLight la nuit (E-Dina)