Construction de la plus grande installation de capture du carbone au monde
La construction de l'installation commerciale de capture de carbone Mammoth, de Climeworks a commencé et pourrait devenir la plus grande au monde.
Une capacité de stockage d’une gigatonne d’ici 2050
Climeworks, une société qui capture le carbone de l'atmosphère, a annoncé le début de la construction de sa toute nouvelle installation de capture directe de l'air, Mammoth. Elle deviendra probablement la plus grande au monde une fois terminée. L’usine Mammoth est située à la centrale Hellisheiði, en Islande. Cette nouvelle installation est conçue pour avoir une capacité de stockage de plusieurs mégatonnes d'ici 2030 et d'une gigatonne d'ici 2050.
Climeworks s'est associé à Carbfix, une société qui transforme le dioxyde de carbone en pierre et le stocke en permanence sous terre. Environ 80 grands ventilateurs seront utilisés pour aspirer l'air qui passe à travers des filtres qui capturent le dioxyde de carbone. Le dioxyde de carbone piégé est ensuite dissous dans de l'eau chaude et injecté dans des roches basaltiques situées sous la surface de la Terre. C’est là qu'il se transforme en pierre en deux ans grâce à des processus naturellement accélérés.
Le chantier de Mammoth en Islande (source: Climeworks)
La capture et la séquestration du carbone est une solution séduisante, puisqu'elle promet de réduire les émissions de GES sans demander de réduction au niveau de la consommation d'énergies fossiles. Si la technologie de Climeworks semble prometteuse, elle n'est cependant pas sans risque. En effet, l'injection de CO2 sous terre (tout comme la fracturation et l'injection d'eau) pourrait causer des tremblements de terre. Une étude réalisée en 2013 a démontré que des séismes au Texas qui avaient été attribués au forage pétrolier étaient en fait reliés à l'injection de CO2.
Le Canada, un chef de file mondial dans les nouvelles technologies?
L'installation Mammoth et les sites d'injection de dioxyde de carbone de Carbfix seront entièrement alimentés par l'énergie géothermique de la centrale électrique de Hellisheiði. La construction devrait durer entre 18 et 24 mois avant le début des opérations de Mammoth. Outre le groupe britannique Coldplay qui s'est associé à Climeworks pour réduire les émissions liées à ses tournées, un certain nombre d'entreprises ont signé des contrats de suppression du carbone. C’est le cas de Microsoft, Square, Inc. et Audi.
Un nombre croissant d'experts du climat, de scientifiques et d'organes directeurs soulignent la nécessité de technologies de capture et de stockage du carbone pour empêcher les températures mondiales de dépasser les seuils critiques.
Le plan climatique du gouvernement fédéral canadien, intitulé Plan de réduction des émissions 2030, indique que le pays élabore une stratégie de capture, d'utilisation et de stockage du carbone (CUSC) qui « permettra au Canada d'être un chef de file mondial dans ces nouvelles technologies ». Une partie du budget 2021 du gouvernement comprenait un investissement de 319 millions de dollars dans la recherche et le développement des technologies CUSC et leur viabilité commerciale.
Adapté d'un article d'Isabella O'Malley, journaliste climat à TWN.
Image bannière: illustration de l'installation Mammoth, présentement en construction (source: Climeworks)