Les éléphants sont de grands guerriers climatiques
La nature nous a légué de nombreuses technologies pour lutter contre les changements climatiques, comme les éléphants, dont le mode de vie favorise la captation du carbone.
Une récente étude, publiée dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences, conclut que l’apport des éléphants dans la lutte aux changements climatiques est largement sous-estimé. Leur étude s’arrêtait particulièrement à l'espèce Loxodonta cyclotis, des éléphants qui vivent dans la forêt africaine plutôt que la savane. En étudiant les habitudes de ces mégaherbivores, les scientifiques se sont rendu compte que leurs choix alimentaires favorisent la captation du carbone par les végétaux, en plus de permettre aux aires forestières de s’étendre.
« Les éléphants sont les jardiniers de la forêt », a déclaré Stephen Blake, professeur de biologie à l'université de Saint-Louis, un des auteurs de l’équipe, dans un communiqué. « Ils plantent dans la forêt des arbres à haute densité de carbone et se débarrassent des mauvaises herbes, les plantes moins denses. Ils font beaucoup de travail pour entretenir la biodiversité de la forêt. »
Petite famille d'éléphants de forêt au parc national Nouabalé-Ndoki au Congo (Source : Thomas Breuer/Wikimedia)
Les éléphants de forêt privilégient les petites plantes et arbustes comme nourriture. Ces végétaux n’ont pas la capacité d'absorption des grands arbres en matière de carbone. Le retrait de ces plantes des écosystèmes permet aux arbres plus gourmands en carbone de dominer. Ainsi, les espèces végétales qui séquestrent de grandes quantités de carbone ont moins de compétition pour la lumière et les nutriments. Elles utilisent la photosynthèse pour transformer le carbone dans l’atmosphère en biomasse en poussant.
En se nourrissant de fruits, les éléphants transportent aussi les graines de plusieurs espèces végétales et les déposent ailleurs avec le fertilisant naturel issu de leurs estomacs. Ceci permet la propagation d’espèces d’arbres fruitiers, qui sont gourmands en carbone.
En protégeant mieux les éléphants contre les braconniers, leur nombre augmentera et la planète ne s’en portera que mieux. Malheureusement, l’activité humaine a décimé 80 % des troupeaux dans le monde en seulement trente ans. Au siècle dernier, on comptait plus de dix millions d'éléphants sur le continent africain. Aujourd’hui, il n’en reste plus que 500 000.
Même si cette étude porte seulement sur les éléphants de forêt, on peut imaginer que d’autres grands herbivores avec des habitudes alimentaires similaires ont également un impact positif sur la réduction de carbone dans l'atmosphère. Selon les auteurs, la conclusion est évidente :
Sauvez les éléphants, sauvez la planète, c’est simple comme ça.
Image bannière : éléphant de forêt, Loxodonta africana cyclotis (Wikimedia)