Le premier avion électrique certifié au monde arrive au Canada
L’engin est arrivé à l’aéroport international de la région de Waterloo, où le Waterloo Institute for Sustainable Aeronautics de l’Université de Waterloo et son partenaire, le Waterloo Wellington Flight Centre, effectueront des tests et des recherches sur l’avion dans l’espoir de recevoir la certification de Transports Canada. Celle-ci octroierait le droit à l’engin de voler dans le pays.
« Nous sommes très soucieux de la sécurité aérienne. Nous devons donc prouver que toutes les spécifications du fabricant sont effectivement respectées dans nos conditions d’exploitation », a déclaré Paul Parker, professeur à l’Université de Waterloo, spécialisé dans l’énergie, la durabilité et l’aviation.
Paul Parker avec le Velis Electro. (Isabelle O’Malley)
Un long processus qui en vaut la peine
Bien que le processus de certification puisse prendre plusieurs mois, l’enthousiasme est palpable parmi les étudiants du programme d’aviation. « Ils l’adorent. Ils n’en savent peut-être pas trop pour le moment. Mais ils veulent en savoir plus, parce que nos étudiants ont cette préoccupation de vouloir voler sans émission », a déclaré M. Parker à The Weather Network.
Une fois certifié, le Velis Electro pourra effectuer des vols de courte distance, tel que celle de Toronto à Hamilton. M. Parker indique que la distance parcourue par l’avion varie en fonction d’un certain nombre de facteurs.
« Les chiffres approximatifs sont grosso modo : une heure de vol, une heure de recharge. Plus vous utilisez de puissance, moins long sera le trajet. Si vous relâchez l’accélérateur, il est possible de faire de plus longues distances. Par conséquent, la durée de vol dépend du poids de votre pied », explique le professeur.
L’intérieur du Velis Electro. (Pipistrel)
Les spécifications de l’appareil
L’avion contient deux batteries, une qui remplace le moteur à l’avant et l’autre qui remplace la cargaison à l’arrière. Avoir deux batteries augmente la sécurité, car s’il y a un problème avec l’une, vous pouvez continuer à voler avec l’autre. Normalement, l’engin doit se poser lorsqu’il reste environ 30 % de la charge de la batterie.
L’avion a coûté environ 300 000 $, incluant les frais d’expédition. Bien que les frais initiaux puissent sembler élevés, M. Parker mentionne que la technologie sera payante à long terme : « Le coût de l’électricité pour faire fonctionner cet avion est très faible. Il s’agit de 2 $ ou 3 $ pour la recharge plutôt que les 100 $ que vous allez payer pour le carburant ».
Pilotes à l’intérieur du Velis Electro. (Pipistrel)
L’entretien devrait également permettre d’économiser de l’argent au fil du temps puisque le moteur électrique est plus simple qu’un moteur à essence conventionnel. Cette année, le gouvernement canadien a présenté un plan pour que le secteur national de l’aviation atteigne la neutralité carbone d’ici 2050. Les experts considèrent qu’il s’agit d’un exploit ambitieux, qui nécessitera une innovation importante, étant donné que l’industrie est presque entièrement alimentée par les combustibles fossiles.
« Je pense qu’il existe plusieurs solutions au défi de l’aviation. Pour les vols à courte distance, l’électricité a déjà la capacité et sera une option à moindre coût pour nous. Pour les vols plus longs, nous allons avoir des hybrides et des carburants alternatifs », croit M. Parker.
Image bannière : Le Velis Electro en cours de chargement. (Pipistrel)
D’après les informations d’Isabella O’Malley, journaliste à The Weather Network.