COP 25 : La mise en place de l'accord de Paris
Cette année encore, les pays membres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) vont se réunir pour poursuivre leurs négociations afin de mettre en place des mécanismes destinés à réduire les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale.
Selon les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la réduction des émissions est la façon la plus efficace de lutter contre les changements climatiques. Au fil des ans, ces négociations ont donné vie au protocole de Kyoto et à l’accord de Paris. Pour comprendre les enjeux de la Conférence des parties (COP 25) de cette année, qui aura lieu à Madrid en Espagne, il faut d’abord parler de l’accord de Paris signé par les membres en 2015 (COP 21).
Respecter Paris
Cet accord prévoit de contenir, d’ici 2100, le réchauffement climatique en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, tout en visant la poursuite des efforts pour tenter de limiter cette hausse à 1,5 °C. Selon Hugo Séguin, Fellow au Centre d'études et de recherches internationales de l'Université de Montréal (CÉRIUM), « on s’est donné un plan de match mondial ». On s’est donné des buts, mais il n’y avait pas de manuel d’instructions, rajoute-t-il. En effet, les COP suivantes ont été destinées aux négociations qui portaient sur les moyens d’atteindre les objectifs de l’accord de Paris.
On y est presque
Une des clauses de l’accord de Paris stipule que toutes les parties devront ajuster à la hausse leurs objectifs de réduction d’émissions tous les cinq ans. L’an prochain, lors de la COP 26 à Londres, les pays devront donc mettre sur la table des objectifs plus ambitieux que ceux qu’ils avaient déposés en 2015. Même si le « manuel d’instructions » a été adopté l’an dernier lors de la COP 24 en Pologne, il reste encore le mécanisme de transparence à adopter. Les pays devront ainsi démontrer qu’ils ont respecté leurs engagements.
La lutte doit être mondiale
L’autre volet important des négociations, c’est le financement. Depuis de nombreuses années, les pays en développement soulignent le fait qu’ils sont les plus vulnérables aux changements climatiques, car leurs infrastructures ne sont pas conçues pour le climat de demain. Ils rappellent également que les émissions rejetées dans l’atmosphère depuis un siècle et demi l’ont été par les pays développés. Ils remettent donc en question leur implication dans la solution puisqu’ils ne sont pas responsables du problème. Pour pallier cette vérité, les pays développés se sont engagés, en 2009, à verser annuellement 100 milliards de dollars, à compter de 2020, aux pays en développement, pour qu’ils adaptent leurs infrastructures aux nouvelles exigences climatiques. Cet argent doit aussi leur servir de compensation pour les dégâts subis en lien avec les changements climatiques. En clair, ce budget doit servir à l’adaptation et à la compensation.
Tous les espoirs sont permis
Le jour de la clôture de la COP 25, le 13 décembre prochain, il faudra que les enjeux de financement et de transparence soient réglés en vue de la COP 26 qui aura lieu à Londres l’an prochain. La COP 25 devait avoir lieu au Chili, mais les soulèvements populaires qui sévissent, ont forcé le gouvernement chilien à annuler l’événement sur son territoire. La COP 25 aura donc lieu en Espagne, mais le Chili reste le pays hôte. Le pays hôte a également le droit d’ajouter des volets aux négociations déjà à l’ordre du jour. La présidente désignée de la COP 25, la ministre de l’Environnement du Chili, madame Zaldivar, en a choisi sept. Les délégations des 165 pays signataires de la CCNUCC devront également parler et tenter de faire avancer les dossiers qui concernent les océans, l’Antarctique, l’électromobilité (véhicules électriques), l’énergie renouvelable, l’économie circulaire, les écosystèmes et les forêts. Selon Hugo Séguin, si à la fin de cette COP 25, les pays déclarent : « comptez sur moi l’an prochain, je vais arriver à Londres, avec de nouvelles ambitions de réduction », ce sera une COP réussie !