La Niña devrait intensifier la saison des ouragans déjà très active
La Niña continue de se développer, et elle arrive juste à temps pour amplifier le point culminant de la saison des ouragans.
Cela fait déjà quelques mois que l'on prévoit l'arrivée d'un épisode de La Niña, et le niveau de confiance qu'un tel événement se produise ne fait qu'augmenter. Mais avant tout, qu'est-ce que La Niña?
ENSO en bref
La Niña et El Niño sont deux phases distinctes d'un phénomène nommé ENSO (El Niño Southern Oscillation). On le caractérise selon l’anomalie de température, soit l’écart entre la température mesurée et la normale, dans l’est de l’océan Pacifique. Si la température est globalement 0,5 °C plus chaud que la moyenne, on parle de conditions d’El Niño. À l’inverse, si elle est 0,5 °C plus froid que la moyenne, il s’agit de conditions de La Niña. Après trois mois consécutifs dans ces conditions, on peut finalement parler d’un vrai épisode de La Niña.
Conditions actuelles
Depuis le mois d’avril, on observe des anomalies de températures froides qui ont atteint un maximum pendant le mois de mai. Toutefois, elles n’ont pas été suffisantes pour que ce soit considéré comme un épisode de La Niña. On parle plutôt de conditions neutres froides.
Toutefois, depuis le mois de juillet, on observe une intensification des anomalies froides, ce qui laisse présager l’arrivée d’un vrai événement de La Niña.
Un catalyseur pour les tempêtes tropicales
D’ailleurs, les nouvelles mises à jour des prévisions des mois à venir voient avec plus de certitude la présence de La Niña, ce qui devrait arriver juste à temps pour le pic de la saison des ouragans. En effet, on prévoit que La Niña a 55 % de chance de se produire lors du moment de la saison durant lequel on observe le plus grand taux de formation de tempêtes tropicales dans l’océan Atlantique.
Plus précisément, quel est le lien entre La Niña et la formation de systèmes tropicaux ? En fait, l’impact n’est pas le même selon l’océan dans lequel on se trouve. Dans le Pacifique, les eaux sont anormalement plus froides, mais puisque les tempêtes tropicales ont besoin d’eaux chaudes pour se développer, on note une importante diminution de celles-ci dans ce bassin lors d’une période de La Niña. Dans l’Atlantique, un tel événement est plutôt favorable à la formation de systèmes tropicaux. Effectivement, par téléconnexion (phénomènes météorologiques liés sur de grandes distances), les eaux froides du Pacifique provoquent une diminution du cisaillement des vents et une augmentation de l’instabilité dans l’atmosphère au-dessus de l’océan Atlantique. Ces deux effets facilitent ainsi le développement des tempêtes qui s’y trouvent.
Alors, en prenant en compte que la saison des ouragans est déjà très active dans l’Atlantique, on peut s’imaginer l’effet catalyseur qu’aurait un épisode de La Niña sur celle-ci.