Les mères au secours de mère Nature

Pour la fête des Mères, soulignons les efforts de trois groupes de mères qui œuvrent pour protéger la planète et léguer un futur meilleur à leurs enfants, ici et ailleurs dans le monde.


Mamies solaires de Madagascar

Avec 2800 heures d’ensoleillement en moyenne par année, Madagascar a un très grand potentiel en matière d’énergie solaire. Malgré tout, 84 % de la population n’a toujours pas d’électricité. Les choses sont en voie de changer grâce à des grand-mères allumées formées en ingénierie solaire grâce au soutien du Fonds mondial pour la nature (WWF) et du Barefoot College. Cet organisme a pour mission d’amener des solutions durables et des formations pratiques dans les régions rurales en développement.

Chaque année, des mères et des grand-mères de 40 ans et plus provenant de villages reculés, choisies spécifiquement pour leur influence dans leur communauté, viennent suivre une formation de six mois. Le but est d'apprendre à fabriquer et à entretenir les équipements nécessaires pour fournir leur village en énergie solaire. À la fin de leur parcours, elles reviennent avec toutes les composantes d’un système solaire et le savoir requis pour l’installer et former les générations d’ingénieures suivantes.

L’objectif est de former 744 mamies solaires d’ici 2030 pour électrifier 630 000 ménages. Elles rejoindront une cohorte de plus de 2 000 nouvelles ingénieures qui ont complété des programmes similaires en Afrique et en Amérique du Sud.

For Our Kids/Pour nos enfants

Partout au Canada, des petits groupes de mères passent à l’action pour changer les comportements et faire bouger les gouvernements en matière d’environnement. Puisque nulle ne peut faire face à l’urgence climatique seule, elles se sont regroupées en un réseau décentralisé sous la bannière For Our Kids. La collaboration intergénérationnelle est une des pierres angulaires du réseau et les actions qu’elles organisent favorisent l’implication directe des enfants.

Notre collègue Rachel Maclean de TWN s’est entretenue avec Brianne Whyte et Claire Kraatz, qui ont fondé les sections locales de For Our Kids à Toronto et en Alberta. Toutes deux ont cité la maternité comme un événement déclencheur à leur militantisme climatique. « Plus tard, je veux pouvoir regarder mon fils dans les yeux et lui dire “J’ai essayé. J’ai fait tout ce que j’ai pu.” », a déclaré Brianne. Elles s’entendent aussi pour dire que le soutien de leur communauté en ligne est porteur d’espoir et d’action - le meilleur antidote à l’éco-anxiété.

En plus d’interpeller tous les paliers de gouvernements à adopter des mesures plus vertes, le réseau propose toute une gamme d’actions pour aider les familles à redécouvrir la nature, les sensibiliser à la protection des écosystèmes, et leur donner des outils pour passer à l’action. Une de leurs grandes priorités est l’électrification des autobus scolaires, une solution concrète qu’elles vont promouvoir dans des commissions scolaires à travers le pays.

FOK Mtl

Du pain et des forêts

Les alliées de Mères au front ne recevront pas de fleurs, pas de chocolats pour la fête des Mères. Au lieu d’un petit déjeuner au lit, elles passeront leur dimanche matin à marcher jusqu’à l’Assemblée nationale au nom d’un environnement sain pour leurs enfants.

Mères au front est composé d'une trentaine de groupes de femmes de différentes villes et villages du Québec qui s’efforcent de briser l’inaction des gouvernements face aux changements climatiques. Elles veulent mettre en œuvre des mesures concrètes pour protéger l’environnement pour les générations futures. Pour les besoins de la cause, elles se joignent à Ma place au travail, qui lutte pour des services de garde plus accessibles et inclusifs pour tous les parents québécois.

Ce 8 mai pour la fête des Mères, le regroupement invite la population à marcher avec elles à Québec dans une ambiance « poétique et politique » pour faire bouger les choses. La marche Du pain et des forêts cherche à inspirer au changement, avec un accent sur la survie des forêts et de tous nos écosystèmes. Laissons le mot final à Anaïs Barbeau-Lavalette, auteure, cinéaste et co-instigatrice de Mères au front :

« Les scientifiques sont formels : la santé et la sécurité de nos enfants sont menacées par la crise climatique. Les personnes qui tiennent les rênes politiques ont le devoir de mettre en place les mesures nécessaires à la protection de ce que nous avons de plus précieux : nos enfants! Nous ne pourrons leur assurer seules un futur décent ! »