Transformer des déchets du St-Laurent en méduse pour sensibiliser à la pollution

Une majestueuse méduse composée de près de 2000 déchets provenant du fleuve Saint-Laurent est suspendue au pavillon des eaux douces et salées de l’Aquarium du Québec. L’œuvre, signée par l’artiste multidisciplinaire Alex Côté, montre à quel point la pollution plastique est abondante dans nos cours d’eau.

À travers cette imposante et lumineuse œuvre d’art de six mètres de hauteur et trois mètres de largeur, l’artiste montréalais expose une dualité entre la beauté et la pollution.

« Je me suis inspiré de la méduse à crinière de lion, c’est celle qui se retrouve dans le Saint-Laurent et qui est la plus dense, explique-t-il. J’ai vu une opportunité d’utiliser la densité des déchets avec la densité de cette méduse. Donc, on fait face à du réalisme, mais aussi à de la beauté. De loin, la méduse nous attire, elle est belle et on se questionne. Mais plus on s’approche, plus on voit l’intérieur et on voit la provenance de tout ce qui la compose. »

Bouteilles d’eau, sandales, vinyles, on trouve de tout dans le Saint-Laurent

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Tous les objets utilisés pour créer la méduse ont été récoltés lors de nombreuses séances de nettoyage des berges du Saint-Laurent, en partenariat avec Organisation Bleue. Des plongeurs ont aussi ramassé des objets au fond de l’eau.

« Organisation Bleue a signé la plupart de ces nettoyages, souligne Alex Côté. Ils m’ont fourni beaucoup de déchets autant à Matane, qu’à Oka, qu’à Boucherville. »

C’est à Baie-Saint-Paul que l’artiste s’est installé en résidence durant quatre semaines pour réaliser son œuvre commandée par Waterlution, un organisme pancanadien qui sensibilise la jeunesse à la protection des cours d’eau.

Sensibiliser sans moraliser

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Alex Côté espère que sa création suscite de l’émotion et encourage la conversation.

« Par les questionnements et les émotions, il est possible d’avoir un plus grand moteur de changement et de faire une différence individuelle ou collective, affirme-t-il. L’art est un bon véhicule qui peut être subtil et qui n’a pas besoin d’être moralisateur. C’est une bonne façon de ramener la conversation vers les enjeux climatiques. »

Plastic.Medusa est exposée au pavillon à l’Aquarium du Québec au moins pour les six prochains mois.

Avec la fonte des neiges, l’artiste multidisciplinaire poursuit son nettoyage de berges, mais cette fois dans le cadre d’un projet baptisé Water.Sync. Des ateliers scolaires seront aussi organisés pour sensibiliser les jeunes et leur montrer qu’il est possible de faire de belles créations à partir de déchets.