Trois facteurs météo qui pourraient compliquer le confinement
Au moment d’écrire ces lignes, 4 milliards de personnes sont aux prises avec des mesures de confinement (plus ou moins strictes) dans le monde, sur une population mondiale totale de 7,53 milliards. Au Québec, le gouvernement provincial a annoncé ces mesures jusqu’au 4 mai, avec possibilité de prolongement. Météorologiquement parlant, qu’est-ce qui pourrait rendre difficile le confinement québécois ?
Soleil, soleil, et encore plus de soleil
« Alors que la présence du soleil est stable entre mars et avril, en termes de fréquence, la courbe prendre une tout autre tournure en mai », explique Réjean Ouimet, expert météorologue à MétéoMédia, indiquant qu’à partir de mai, « l’ensoleillement est de plus en plus présent ».
En effet, en moyenne, le soleil est visible à 44 % en avril ; tandis qu’au mois de mai, sa présence passe à près de 50 %.
Ce pourcentage est à considérer de pair avec le nombre d’incidence des journées ensoleillée en mai, d’autant que plus le soleil est haut, plus il chauffe le sol et l’air. En mai, il y a quinze belles journées et selon M. Ouimet, « on peut même voir jusqu’à 20 belles journées, c’est ce que l’on a vécu à cinq reprises, lors de beaux mois de mai, depuis 2010 ».
Si le confinement venait à continuer au mois de mai, une plus grande présence du soleil pourrait compliquer les choses, dans la mesure où il pourrait être plus difficile de rester chez soi.
Chaleur, chaleur, et encore plus de chaleur
Partiellement reliée à la fréquence de soleil, la chaleur est également un facteur important à considérer : s’il fait trop chaud, rester chez soi pourrait être difficile. L’augmentation du mercure s’effectue en deux étapes.
Dans un premier temps, les lacs sont libres de glace et la neige n’est plus. Cela aura pour effet de donner une chaleur plus appuyée en avril, autrement dit, « ce sera la fin du fond d’air frais qui caractérise avril », explique Réjean Ouimet.
Par la suite, avec une augmentation de la fréquence des journées en haut de 20 °C, cela ouvre la porte aux chaleurs potentiellement estivales. « Une anomalie positive de 3 °C à 5 °C est possible dans 30 % des temps », indique notre expert, avant d’expliquer qu’en mai, « cela nous donne une chance de connaître des 25 °C et plus ».
Les feuillus reviennent « à la vie »
Certains ont déjà pu constater des crocus dans leur cours, ces fleurs symboliques de l’arrivée du printemps, qui sortent habituellement autour du 7 avril.
L’augmentation de la présence du soleil et du mercure provoqueront la floraison de nombreux végétaux, notamment des pommiers, habituellement en mai.
Inévitablement, les feuillus reprendront de leur vigueur, ce qui complètera ce virage vers la saison chaude...
« Plus les semaines avanceront, plus la tentation de s’ouvrir au monde sera à son paroxysme », conclut M. Ouimet.
Crédit image en vignette : Boyan Lepoev