Une éolienne qui s'inspire du cerf-volant
Une entreprise néerlandaise a développé une éolienne révolutionnaire calquée sur la dynamique d’un cerf-volant, capable de fournir de l’électricité à près de 2000 foyers.
Si vous vous replongez dans vos souvenirs d’enfance, vous vous rappellerez ces moments où vous courriez, un cerf-volant à la main. Une entreprise néerlandaise s’est servie de cette image pour développer une éolienne révolutionnaire. Calquée sur la dynamique d’un cerf-volant, elle serait capable de fournir de l’électricité à près de 2000 foyers. Et la prochaine génération sera encore plus efficace. De plus, le procédé est très peu coûteux par rapport à une éolienne conventionnelle.
De l’électricité à moindre coût
Les éoliennes, même si elles produisent de l’énergie renouvelable, ne sont pas la solution parfaite de demain. Puisque les vents ne soufflent pas tous les jours et avec la même force, les champs d’éoliennes sont à la merci de ceux-ci. Pour assurer une production continue, il faut en implanter à plusieurs endroits. Il est important de noter qu’en altitude, les vents soufflent avec beaucoup plus de force et de régularité qu'au sol. Il est cependant impossible de construire des éoliennes très hautes. Les champs d’éoliennes en mer sont une solution pour certains pays. L’air qui se déplace au-dessus de l’eau rencontre moins de friction qu’au-dessus de la terre et file donc plus rapidement. Cependant, ce type d’éolienne est à la merci des fonds marins. Si ceux-ci sont trop profonds, les coûts rattachés à leur implantation explosent.
L’entreprise Ampyx Power, basée à La Haye, pense offrir une solution à tous ces problèmes. Elle a conçu un cerf-volant, qui permettrait de harnacher les vents forts en haute altitude, jusqu'à 450 m. De plus, les infrastructures nécessaires sont plus petites et moins lourdes que celles des éoliennes conventionnelles. On peut donc les ancrer au large, loin des côtes, dans des eaux plus profondes et à moindre coût, là où les vents soufflent le plus fort et où les avions volent déjà très haut.
Un processus ingénieux
Le décollage de l’aéronef se fait à partir d’une plateforme de lancement, avec l’aide d’une catapulte. Les hélices vont alors aider celui-ci à prendre de l’altitude. Elles seront ensuite coupées. Un câble relie l’engin à une génératrice située sur l’aire de lancement. À mesure que l’appareil s’éloigne de sa base, il tire sur le câble qui fait tourner la génératrice et produit ainsi de l’électricité. Son vol fait penser à celui d’un cerf-volant. Le dispositif vole parallèlement au sol et perpendiculairement à la direction du vent, en effectuant un vol en forme de “8” couché à l’horizontale. Comme quand vous étiez petit, votre cerf-volant pouvait par moments prendre une trajectoire similaire avant de monter assez haut pour que le vol soit plus doux. Souvenez-vous que c’est lors de la portion de son vol semblable à un “8”, que vous ressentiez le plus de tension dans la corde. L’engin ne va voler que de cette façon tout au long de sa sortie, maximisant ainsi la tension sur le câble qui fait tourner la génératrice.
Une fois le câble complètement déroulé, l’aéronef plane en direction de sa base pour permettre au câble de s’enrouler à nouveau et ensuite recommencer le processus. Un système très sophistiqué permet à la machine de revenir se poser toute seule sur sa base de lancement. Il n’est cependant utilisé que pour les opérations de maintenance. Le cerf-volant restera en vol en permanence, sauf si les vents atteignent la force d’un ouragan, auquel cas il reviendra alors se poser en attendant la fin de la tempête. L’entreprise créée en 2008 fonde beaucoup d’espoir sur cette technologie, qui offre une énergie verte et à moindre coût. À la suite de nouvelles recherches et de nouveaux tests, l’entreprise sortira sous peu un nouveau prototype amélioré de sa technologie.