Ces endroits conçus pour sauver le savoir de notre espèce

Ce n’est pas un secret : les êtres vivants de la Terre ne sont pas éternels. L’Homme le sait et a trouvé quelques moyens afin d’assurer la pérennité de notre espèce si jamais elle s’éteint.


Tout ce qu’on connaît sur le passé de la civilisation provient d’indices trouvés partout dans le monde, que ce soit des constructions mythiques comme les moais, ou des éléments emprisonnés dans les roches sédimentaires. Il n’est donc pas surprenant que la civilisation d’aujourd’hui tente elle aussi de marquer l’histoire de la Terre à jamais. Voici quelques idées qu’a eues l’Homme afin de préserver son savoir pour des siècles et des siècles.

Les archives nationales

Chaque peuple détient une histoire unique de son établissement jusqu’à sa culture ou ses découvertes. C’est pourquoi plusieurs pays se sont dotés d’un centre de préservation de leurs archives. À première vue, ces endroits semblent bien normaux… jusqu’à ce qu’on y pénètre. Prenons comme exemple le Centre de préservation à Gatineau, qui renferme la collection de Bibliothèque et Archives Canada. Là-bas, des millions et des millions de photographies, de livres, de cartes, d’enregistrements audio et vidéo, d’oeuvres d’art canadiennes et plus de 250 km de textes sont conservés dans 48 chambres fortes de 350 m2. La particularité de ces chambres est leur quasi-indestructibilité. En effet, en plus d’être maintenues à des températures parfaites pour la conservation des documents, elles sont conçues pour résister à toutes les catastrophes naturelles, du tremblement de terre aux tornades, et sont munies d’un système de suppression des incendies. Tout est en place pour préserver le plus longtemps possible l’histoire du pays.

La Réserve mondiale de semences

Svalbard seed vault

L’Homme n’a pas seulement pensé à lui, il a aussi pensé à conserver la richesse de la biodiversité que présente notre planète bleue en construisant la Réserve mondiale des semences. Il s’agit d’une grande chambre forte construite à plus de 120 mètres de profondeur, à l’intérieur d’une montagne située à Svalbard, sur l’île norvégienne du Spitzberg. Là-bas sont conservés des échantillons de graines de tous les végétaux de la planète : plantes, céréales, fruits, légumes… En plus de onze ans d’existence, « la chambre forte du Jugement dernier » a réussi à amasser plus d’un million de graines d’espèces différentes. Au total, elle a une capacité de 4,5 millions d’échantillons !

Son objectif est de protéger la biodiversité végétale face aux guerres, aux maladies, aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles. En mars 2017, le Canada y a envoyé un ensemble de graines, dont du blé. Voilà le fonctionnement de la réserve : chaque pays y envoie une copie de ses collections nationales de graines végétales. C’est ainsi que des variétés qui ne poussent même plus en 2019 s’y sont retrouvées. Dans l’idéal, une copie des 1 700 banques de semences du monde se retrouverait dans cet endroit construit à même le pergélisol, dans une des trois chambres maintenues à -18 °C.

À ce jour, il est arrivé à seulement une reprise qu’on demande l’aide de la Réserve mondiale de semences. En effet, le conflit syrien a endommagé certains échantillons de la banque de gènes d’Alep. Le Centre international de recherche agricole dans les zones arides a donc fait appel à la réserve pour remplacer ces pertes. Malheureusement, les changements climatiques provoquent une fonte accélérée du pergélisol censé être gelé toute l'année. Ainsi, en 2017, l'eau s'est infiltrée dans le hall d'entrée de la réserve inondant une quinzaine de mètres sur les 120 qui forment le tunnel d'accès aux chambres. Aucune graine n'a été touchée.

Le disque Voyager

The Sounds of Earth Record Cover - GPN-2000-001978

L’espèce humaine ne s’est pas contentée de conserver son savoir dans les sous-sols de la Terre. Elle l’a aussi propulsé dans l’Univers. Il faut retourner en 1977, lors du lancement des sondes spatiales Voyager. À bord de celles-ci se trouve un disque aux allures d’un vinyle : le disque Voyager. Il agit, en quelque sorte, comme une bouteille à la mer, mais dans l’espace. On y a gravé une collection de centaines d’illustrations, de sons, de langues et de musiques qu’on retrouve sur notre planète. Le disque est accompagné d’un stylet qui permettra à toutes civilisations extraterrestres de lire son contenu. Voici une sélection des informations les plus… loufoques gravées sur le disque de Voyager :

Le contenu continue ci-dessous

Images et illustrations :

  • Une femme balayant des feuilles mortes ;

  • Humain mesurant un crocodile ;

  • Vieil homme avec bonnet, lunettes rondes, barbe et cigarette ;

  • Artisan utilisant une perceuse fixe.

Sons :

  • Cheval et charrette

  • Chien sauvage et chien apprivoisé

Des indices pour les générations futures

IMG 1842-3-e1565021361669

Crédit : Grétar Thorvaldsson/Málmsteypan Hella

Avec les changements climatiques, la Terre comme on la connaît aujourd’hui devrait vivre de grandes transformations… et c’est déjà commencé. Une équipe de géologues islandais a produit une plaque intitulée « Une lettre pour le futur ». Il s’agit d’une plaque commémorative qui informe les générations futures qu’Okjökull est le premier glacier à perdre son statut en raison des changements climatiques. Elle a été inaugurée le dimanche 18 août 2019. Elle a aussi pour but de se rappeler que nous sommes au courant de l’état de la situation et que nous savons que des actions doivent être posées. La dernière phrase est plutôt poignante : « Seulement vous savez si nous avons réussi ».


VOUS AIMEREZ ÉGALEMENT : Il n'y a pas que l'atmosphère qui peut entrer en canicule...