De la vodka faite à partir de brouillard
Il n’y a pas que la fraîcheur et la qualité des ingrédients de la vodka de l’entreprise Hangar 1 qui ont de quoi étonner, leur provenance aussi !
La baie de San Francisco est reconnue pour être souvent couverte d’un épais brouillard. C’est pourquoi l’organisation canadienne FogQuest a travaillé avec des chercheurs californiens pour tester des systèmes de collecte de brouillard dans des zones clés de l’État américain afin de transformer le brouillard en eau douce.
Une portion de cette eau récoltée constitue l’un des ingrédients la vodka Fog Point élaborée par l’entreprise Hangar 1, basée à Alameda, dans la baie de San Francisco. Le spiritueux est ainsi distillé à partir d’un vin bio local, au lieu des traditionnelles céréales, et mélangé avec de l’eau collectée à partir des capteurs de brouillard installé par FogQuest.
La région de la baie dispose désormais de plusieurs capteurs de brouillard conçus pour capter l’humidité de la brume omniprésente. Érigés à des endroits stratégiques, les capteurs réussissent à récolter près de 1 250 litres d’eau par année.
Outre la fabrication de boissons alcoolisées, il y a de nombreux avantages à récolter l’eau du brouillard.
Lutter contre la sécheresse
Au Chili, la diminution des réservoirs d’eau et la baisse des nappes phréatiques ont contraint les communautés agricoles à rationner l’eau. Dans le cadre d’un projet pilote, des capteurs ont été installés à des endroits souvent frappés par la sécheresse.
Dans la petite ville d’Ovalle, des capteurs permettent de récolter l’eau de brouillard pour irriguer les champs de raisons, d’avocats et d’artichauts. Une équipe d’ingénieurs et un géographe a installé sur une colline près de la ville, ce qui ressemble à un petit panneau d’affichage carré. Il s’agit d’un treillis en acier inoxydable d’un mètre carré qui est tendu entre deux poteaux au-dessus d’une gouttière qui se déverse dans un fût en plastique. Des prototypes similaires permettent à la gravité d’alimenter les bassins d’irrigation en eau collectée.
Le concept de récupération de l’eau du brouillard n’est pas nouveau. Il y a environ 2 000 ans, les Romains qui ont colonisé les îles côtières africaines ont découvert qu’ils pouvaient recueillir l’eau des arbres après qu’un brouillard s’y soit installé. Au XIXe siècle, des scientifiques californiens ont remarqué que les séquoias étaient arrosés sans pluie.
Les petits agriculteurs du Chili espèrent donc pouvoir utiliser la technologie pour réduire leur consommation d’eau à long terme.