Héritage autochtone : le secret est dans la tasse
L’histoire de Walter David et de sa conjointe Lise débute en 2006 sur un balcon à Kanesatake. Leur passion? La torréfaction artisanale du café. Quelques années plus tard, cet amour profond du métier est transmis à leurs enfants, Julie et Mike. Voilà le récit d’un café torréfié sur le territoire mohawk; de la ferme à la tasse!
Cette entreprise familiale, du nom de Mocassin Joe, se trouve à un jet de pierre du village d'Oka. Le nom fait sourire et surtout est facile à retenir!
« Les propriétaires voulaient un nom qui se disait aussi bien en anglais qu’en français, qui était exportable et reflétait bien leur culture. Le mocassin fait bien entendu partie de nos origines et « Joe » est un surnom que l’on donne au café. En anglais on dit « take a cup of Joe ». Alors de coller ensemble les mots Mocassin et Joe était tout simplement délicieux! » (Rire) - Samantha Pepin, responsable des médias sociaux
Selon l’Association canadienne du café, 7 Canadiens sur 10 boivent au moins une tasse de café par jour. Quelle est la province où on en boit le plus d’après vous? Au Québec! Eh oui, les Québécois sont en amour avec le café. Ils en consomment environ 2-3 tasses par jour.
« Je peux dire que le café occupe une place centrale dans ma vie et aussi dans celle de l’équipe. Je bois juste une tasse par jour, mais pour moi, un bon café est synonyme de qualité plutôt que de quantité. La torréfaction, chez Mocassin Joe, est un art qui nécessite soin, attention et précision. Chaque tasse doit honorer nos origines et refléter nos valeurs. »
« Chez nous, le café est considéré comme un remède; dans notre langue maternelle, on l’appelle kanonkwa'tseriio ou « bonne médecine ». Il est riche en polyphénols qui peuvent avoir un effet antioxydant protecteur sur notre organisme. Bien entendu, les effets sont bénéfiques quand il est bu avec modération. (Clin d'œil!) »
D’après eux, il faut traiter le café comme un remède naturel, une médication que leur ont enseigné leurs ancêtres et doit toujours être consommé le plus frais possible pour en tirer tous les bénéfices.
Dans le monde entier, environ 2,5 milliards de tasses de café sont bues quotidiennement. Le principe de la torréfaction permet aux grains de café de développer leurs arômes et de titiller nos narines au réveil. Mais un autre élément joue un rôle important dans le goût du café, la météo!
Les précipitations, la température et l'altitude affectent la croissance des plants de caféiers. Il ne doit faire ni trop chaud ni trop froid. Pas trop de pluie, pas trop de soleil, bref la qualité du café dépend beaucoup de la météo.
Il existe deux variétés de café : l'arabica et le robusta. Pour la culture de l’arabica, la température doit se situer entre 18 et 22 ºC. Plus froid que ça, la production sera faible. Pour la culture du robusta, la température se situe entre 22 et 26 ºC. Plus chaud, les plantes risquent de développer des maladies. Chez Mocassin Joe, les grains de café sont cultivés à l’international, dans un très grand respect environnemental, mais ils sont torréfiés ici, dans la communauté mohawk de Kanesatake.
Quel est le plus bel héritage que vous ont légué vos ancêtres?
« Je dirais que c’est la terre sur laquelle nous vivons et où nous torréfions le café. Cette terre est bien plus qu'un simple endroit; elle est une partie vitale de notre patrimoine, profondément liée à notre identité culturelle et à nos traditions. La production de chaque tasse de café honore l'héritage de nos ancêtres. »
Si vous prêtez attention, sous chaque sac il est inscrit :
Kanien' kehá:ka roanohontsá:ke watéskonte ne osahe'tákeri tsi kahehtà:kon tsi ní:iore ne katshe'tàkon.
Cela se traduit par « Torréfié sur le territoire mohawk, de la ferme à la tasse! »
Cliquez ici pour en savoir plus sur la Journée nationale des peuples autochtones.
Pour connaître les 11 nations autochtones du Québec, c’est par ici!
👉 À VOIR ÉGALEMENT : Un café au service de la communauté autochtone