La honte de prendre l'avion, une tendance qui décolle
Avez-vous déjà entendu parler du « flygskam » ? Ce mouvement suédois né en décembre 2018 concrétise la honte de prendre l’avion, un sentiment qui prend de l’ampleur en Scandinavie et ailleurs dans le monde. Ce phénomène est dû à la situation climatique et environnementale très inquiétante dans laquelle nous vivons.
L’inquiétude climatique s’est imposée dans la mentalité collective, et le transport aérien est vu comme un pollueur à bannir. Les personnes souhaitant se déplacer sur de moyennes distances sont appelées à privilégier les autres moyens de transport pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. L'usage du train est à l'opposé célébré et auréolé de fierté en Suède.
Ce boycottage récent n’a pour l'instant qu’un impact marginal sur le secteur. Au premier trimestre 2019, l'Agence suédoise des transports a enregistré une diminution du nombre de passagers dans les aéroports nationaux de 4,4 % sur un an. Mais le phénomène rappelle que le transport aérien connaît une croissance exponentielle depuis plus de 40 ans - de fait, le nombre de passagers double tous les quinze ans; en 2018, 4,3 milliards de personnes ont embarqué à bord d'une des 1 300 compagnies aériennes à travers le monde.
Source : Banque mondiale
Aujourd’hui, les vols commerciaux représentent 2,5 % des émissions mondiales de CO2. L'Association internationale du transport aérien (IATA) a contre-attaqué au début juin lors de son congrès annuel à Séoul, en Corée du Sud, en assurant faire les efforts nécessaires pour réduire l’empreinte carbone des appareils.
Voici pour conclure un résumé du Forum international des transports sur les sources d'émissions par an en millions de tonnes de CO2 (en 2015) :
Transports urbains (transports en commun et voitures) : 2 200;
Transports de surface non urbains (trains, bus, voitures) : 1 711;
Vols internationaux : 445;
Vols domestiques : 312.
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