Un métissage musical qui passe par la musique traditionnelle !
En voiture, je longe la rivière Richelieu. Ça fait drôle à dire, mais j’ai rendez-vous avec le passé, ou plutôt, avec la musique du passé. Celle qui coule dans nos veines, celle qui fait partie de notre folklore et de nos traditions. Et celui que je vais rencontrer connaît notre répertoire de long en large, à l’endroit et à l’envers !
En voiture, je longe la rivière Richelieu. Ça fait drôle à dire, mais j’ai rendez-vous avec le passé, ou plutôt, avec la musique du passé. Celle qui coule dans nos veines, celle qui fait partie de notre folklore et de nos traditions. Et celui que je vais rencontrer connaît notre répertoire de long en large, à l’endroit et à l’envers !
Nicolas Boulerice me donne rendez-vous dans son charmant village, à Saint-Antoine-sur-Richelieu en Montérégie.
« Pour moi, une musique traditionnelle, c’est une musique qui est en mouvement, c’est une musique qui doit garder quelque chose de son origine, mais elle doit aussi continuer de vivre ». — Nicolas Boulerice, chanteur et musicien – Le Vent du Nord
On connaît très mal la musique traditionnelle, le TRAD pour faire court. Nicolas Boulerice aime l’appeler notre musique nationale. Cette musique-là a plusieurs personnalités. Il y a de la chanson à répondre, il y a de la chanson festive, des chansons à danser, comme le soir du 31 décembre, mais il y a aussi des complaintes et des ballades.
Notre musique au Québec est une musique métissée. Elle s’est formée avec les francophones qui débarquaient ici, mais aussi avec des gens de partout : avec les Amérindiens, ensuite les Irlandais, les Britanniques, les Écossais, puis les Italiens, etc., etc. On peut dire que ce métissage-là est unique, et souvent on a tendance à oublier nos racines les plus profondes.
« Ce qui est étonnant, quand on y pense, c’est que souvent, les chansons que l’on chante ont traversé des centaines d’années, et que si elles sont encore aujourd’hui bien vivantes, c'est qu'elles ont quelque chose à raconter ». - Nicolas Boulerice
Une histoire de village
Saint-Antoine-sur-Richelieu : Nicolas Boulerice l’a choisi. Même s’il n’est pas né ici, c’est son village. C'est ici qu’il a tissé des liens serrés avec les gens du coin. Des gens qui lui font énormément de bien. Lorsqu’il donne, avec son groupe Le Vent du Nord, de gros spectacles à l'international, soir après soir, lorsqu’il signe des albums, qu’il change de ville, d’aéroport, d’hôtel, il a besoin de revenir chez lui, en campagne, pour retrouver le calme, sa famille et ses amis.
« Je me souviens, à un moment donné, je m'en vais voir mon voisin agriculteur. En me voyant, il me dit " tu arrives d'où, là, Nicolas " Je lui réponds " j'arrive du Danemark ". Mon voisin me regarde, "Ouais, ouais, ouais... Ok. Ça fait que pour ton tracteur... " Ça fait que lui, le Danemark, ça l'intéressait plus ou moins. Puis je trouvais ça fantastique. On voulait parler de mon tracteur. J'avais un problème avec mon tracteur et on en a parlé (rire) ». - Nicolas Boulerice
En écoutant Nicolas parler de son village, il me raconte à quel point les gens sont fiers. À quel point ils prennent soin de leur maison et se donnent la peine de retravailler les dentelles de bois de leurs galeries, en préservant les mêmes motifs, les mêmes formes. Un peu comme le folklore. On rattache au passé ce qu’on est aujourd’hui.
__« Quand on chante de vieilles chansons ou qu'on refait de vieilles maisons en respectant ce qu'elles ont été, c'est pour se permettre aujourd'hui de faire quelque chose d'autre avec ça. De leur permettre de nous porter encore plus loin ». - Nicolas Boulerice __
Chant de vielle
Puisque Nicolas joue de plusieurs instruments, j'étais curieuse de savoir si l’un d’entre eux collait bien à Saint-Antoine-sur-Richelieu. Il me répond sans hésitation, la vielle à roue. Ça tombe bien, car il est le président du festival Chant de vielle.
« Je ne crois pas que Saint-Antoine ait choisi la vielle, mais la vielle a choisi Saint-Antoine assurément ». - Nicolas Boulerice
Un festival qui fait une place toute spéciale à la musique traditionnelle, mais aussi à cet instrument ancien, porteur de sens et d'histoires. D’ailleurs, sa forme rappelle celle d’un bateau. Cela fait plein de sens avec la rivière Richelieu qui coule juste à côté !
Lettre d’un voyageur
En terminant, la chanson qui se marierait bien à Saint-Antoine ? Nicolas me dit Lettre d’un voyageur.
__« C’est une chanson de voyage. C'est l'histoire d'un gars, qui part, puis qui s'ennuie de son village. Elle est à la fois simple et porteuse d’une grande humilité. Elle est très jolie ». - Nicolas Boulerice
Rendez-vous … à Saint-Antoine-sur-Richelieu, en Montérégie !