Colorer les villes pour vaincre les canicules
Alors que le Québec s'apprête à traverser un autre épisode caniculaire, la question se pose : comment rafraîchir nos villes pour limiter les conséquences en période d’extrême chaleur ?
Une des meilleures solutions pour contrer le phénomène le plus possible réside dans les couleurs. En effet, le vert, le bleu et le blanc peuvent contribuer à rafraîchir les villes en période de canicule. Ainsi, on peut limiter les effets de l'asphalte foncé et des îlots de chaleur.
Le vert
La première couleur est celle de la végétation. C’est d’ailleurs la solution pour laquelle la Ville de Montréal a opté, et ce, depuis 2015. L’objectif est de faire passer l’indice de canopée de 20 % à 25 % d’ici 2025. Cette mesure correspond à la superficie totale du territoire couverte par la végétation. Ainsi, les feuilles des arbres contribuent à bloquer les rayons du soleil avant qu’ils n’atteignent le sol et du même fait, créent davantage d’ombre. Également, l’eau contenue dans les feuilles aide au rafraîchissement de l’air en s’évaporant. En plus de rafraîchir, les arbres permettent de purifier l’air et réduisent considérablement certains coûts, notamment en absorbant une partie de l’eau de pluie qui pourrait s’infiltrer dans les infrastructures. Aussi, les espaces verts peuvent faire augmenter la valeur de votre propriété.
Le bleu
La couleur du ciel, mais aussi la couleur de l’eau ! Oui, en période de canicule, il faut en boire beaucoup. Par contre, les plans d’eau, que ce soit des fontaines, des lacs ou même des rivières, sont aussi très efficaces. Il y a même quelques villes européennes qui ont créé de petites rivières artificielles. De la même façon que les feuilles des arbres, l’eau qui s'évapore aide à garder les températures plus basses. De plus, elle a la capacité d’emmagasiner la chaleur plus longtemps. Alors, à la fin de la journée, elle s’échappe moins rapidement qu’avec le béton, par exemple.
Certaines villes comme Tokyo sont allés jusqu'à installer des brumisateurs le long des trottoirs pour donner un petit coup de pouce aux piétons. L’installation a même un nom : uchimizu !
Le blanc
Cette couleur, qui n’en est pas vraiment une, est utilisée par plusieurs grandes villes, comme New York et Los Angeles, pour éliminer le plus possible les zones noires ou bétonnées. Bien que certaines routes soient repeintes en blanc, il reste que ce sont majoritairement les toitures d’immeubles qui changent de couleur. C’est le premier endroit où les rayons du soleil frappent et un toit sombre peut capter tellement de chaleur que sa température peut grimper jusqu’à 80 °C. En blanc, on parle plutôt de 45 °C, une nette amélioration !
L’invisible ?
Qu’est-ce qui est invisible, mais tellement rafraîchissant ? Le vent ! C’est connu, le vent peine à se frayer un chemin à travers les infrastructures urbaines. Si les villes parvenaient à créer leur propre mouvement d’air, ça pourrait contribuer à faire descendre le mercure, surtout pendant la nuit. C’est ce qu’a fait la ville d’Abu Dhabi en créant Masdar City, un village étudiant doté d’une tour de 45 mètres de hauteur qui contient de gros ventilateurs qui soufflent lorsque les températures augmentent. Ainsi, lorsqu’il fait 35 °C dans la ville même, le thermomètre affiche seulement 20 °C à l’intérieur de Masdar City.
Peu importe la solution choisie, les grandes villes du monde doivent rafraîchir leurs villes pour épargner le plus de vies possible en période de canicule et du même fait, augmenter la qualité de vie de ses habitants !