Efficace, un cache-cou contre la COVID ?

Avec les temps plus froids qui s’invitent tranquillement dans la province, plusieurs troqueront leur couvre-visage pour un cache-cou. Est-ce aussi efficace pour prévenir la propagation du virus ? Entretien avec une médecin-conseil en maladies infectieuses de l’Institut national de santé publique (INSPQ).


« C’est certain que nous n’avons pas de données scientifiques solides pour donner une réponse précise », explique de prime abord la docteure Chantal Sauvageau, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive. « Ce que l’on sait, c’est que comme les couvre-visages, plus il y a de couches de tissus qui se superposent, plus la capacité à bien bloquer les gouttelettes est grande », continue-t-elle. Cela signifie donc qu’un cache-cou à une seule épaisseur serait inefficace. La spécialiste recommande donc un morceau de tissu ayant minimalement deux épaisseurs.

Humidité

Dans l’éventualité où le cache-cou ne serait pas assez épais et qu’il serait humide en raison du froid extérieur, les risques pourraient être augmentés. « Ce que l’on comprend des quelques données disponibles, c’est que la résistance au flot de respiration est moindre lorsqu’il est humide, et le risque que l’air tente de s’échapper par les trous [du cache-cou] risque d’augmenter. Donc on pourrait même augmenter la projection des gouttelettes par rapport à un cache-cou ou couvre-visage qui n’est pas humide », renchérit-elle. En entrant dans une station de ski, par exemple, Dre Sauvageau recommande de se laver les mains avec une solution hydroalcoolique avant de toucher son couvre-visage et d’en mettre un autre. Cet hiver, la spécialiste recommande d’en avoir un de rechange pour éviter l’humidité.

Distance

La docteure réitère l’importance de la distance de deux mètres entre chaque individu, et ce, même lorsqu’on est à l’extérieur et qu’on porte un couvre-visage. « On a l’impression que le couvre-visage est une mesure parfaite et qu’on peut avoir des contacts à moins de deux mètres. Oui, ça vient aider, mais la mesure qui reste la plus efficace, c’est la distance », soutient-elle. « C’est certain que le risque de transmission semble plus grand à l’intérieur. À l’extérieur, essentiellement, avec le vent, les mouvements d’air viennent disperser les particules. Par exemple, une conversation de plusieurs minutes à moins de deux mètres, même si on est dehors, peut poser des risques. Les chances sont moins grandes, mais le risque existe quand même », conclut-elle.

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