Les allergies fréquentes au Canada
Quelles allergies touchent davantage de Canadiennes et Canadiens ?
La neige a fondu, le mercure remonte, les oiseaux gazouillent et les jours s’allongent : le printemps est officiellement arrivé. Mais pour les personnes allergiques, le printemps est malheureusement synonyme d’yeux larmoyants et qui piquent, d’éternuements, de congestion nasale et de nez qui coule comme un robinet ouvert. Les allergies saisonnières se manifestent à divers moments de l’année selon le type d’allergène en cause, contrairement aux allergies environnementales, qui peuvent survenir à tout moment.
Selon le Dr Harold Kim, président de la Société canadienne d’allergie et d’immunologie clinique, les allergènes environnementaux les plus courants au Canada sont « les pollens d’arbres, de graminées et d’herbe à poux, les moisissures, les acariens et les poils de chien et de chat. »
Les symptômes des allergies au pollen se manifestent surtout au printemps pour le pollen d’arbres, de la fin mai à la fin de l’été pour le pollen de graminées, et de la fin de l’été jusqu’à l’automne pour le pollen d’herbe à poux, qui fleurit en fin de saison.
« Les [allergies] surviennent lorsque le système immunitaire réagit de façon excessive à ces protéines [en produisant] des anticorps appelés immunoglobulines E (IgE), explique le Dr Kim. Ces anticorps déclenchent la libération de substances chimiques par certaines cellules du système immunitaire. » Voilà ce qui provoque la réaction allergique.
Outre l’irritation des yeux et le larmoiement, les allergies peuvent également causer des symptômes apparentés à l’asthme, comme une respiration sifflante, de la toux et un essoufflement. La première étape pour établir un plan de traitement consiste à identifier l’allergène en cause. Pas besoin de vivre dans une bulle pour échapper aux allergies; il existe des moyens plus réalistes pour soulager les symptômes.
En plus de privilégier la climatisation plutôt que l’ouverture des fenêtres, vous pouvez « employer des médicaments comme un vaporisateur nasal anti-inflammatoire, des antihistaminiques ou des gouttes ophtalmiques », suggère le Dr Kim. « Si vous êtes asthmatique, vous pourriez aussi avoir besoin d’un inhalateur », ajoute-t-il.
Bien qu’il n’existe aucune façon de prédire l’intensité des allergies saisonnières d’une année à l’autre, le Dr Kim croit que « le réchauffement climatique aura pour effet de prolonger la saison des allergies. »
Bien que les allergies saisonnières prennent habituellement fin dès les premiers gels, la saison froide n’est pas toujours synonyme de répit pour les personnes allergiques. Les moisissures prolifèrent dans les environnements humides, ce qui ne fait qu’aggraver la situation durant les mois d’hiver. Les difficultés respiratoires, la toux, les éternuements et les démangeaisons figurent parmi les symptômes des allergies aux moisissures.
Viennent ensuite les allergies aux animaux de compagnie. Si vous n’avez pas d’animaux, le simple fait de vous rendre chez quelqu’un qui en a ou de côtoyer une personne dont les vêtements sont contaminés par des particules animales peut provoquer des démangeaisons, des éternuements, des difficultés respiratoires et même de l’urticaire. Voilà qui n’est guère réjouissant.
À tout cela viennent s’ajouter les acariens, qui vivent dans les matelas et un peu partout dans la maison. Les symptômes d’allergie aux acariens peuvent s’aggraver durant l’été, car ces insectes microscopiques aiment la chaleur et l’humidité.
Mais qu’en est-il des beaux jours qui précèdent l’arrivée de l’été, lorsque les températures sont enfin assez clémentes pour ouvrir grand les fenêtres et aérer la maison après un long hiver? Est-il possible d’en profiter sans trop souffrir? Absolument! Il existe des solutions pour profiter de l’air frais sans vous rendre la vie dure. L’utilisation d’un vaporisateur nasal, d’antihistaminiques ou d’autres médicaments peut vous aider à soulager les symptômes d’allergie et à rendre votre quotidien moins pénible.
LES ALLERGÈNES AU CANADA
1. Côte de la Colombie-Britannique
Pollen d’arbres Quand : du début février à la mi-juillet Quoi : aulne, bouleau et peuplier, et possiblement l’orme et le chêne
Pollen de graminées Quand : de fin avril/début mai à septembre
2. Intérieur de la Colombie-Britannique
Pollen d’arbres Quand : de fin mars à mi-juillet Quoi : bouleau, peuplier et saule
Pollen de graminées Quand : début mai dans le sud de la province; début juin plus au nord
3. Prairies
Pollen d’arbres Quand : de la première semaine d’avril à juin Quoi : bouleau et peuplier, et possiblement l’aulne, l’érable, l’orme, le chêne, le frêne et le saule
Pollen de graminées Quand : de mi-mai à fin septembre
4. Québec et Ontario
Pollen d’arbres Quand : de début avril à juin dans le sud de l’Ontario et du Québec; pourrait débuter de quatre à six semaines plus tard dans les régions plus au nord. Quoi : mûrier, érable, érable négondo, peuplier, saule, chêne, hêtre, bouleau, aulne et frêne dans le sud de l’Ontario; bouleau et peuplier dans le nord de l’Ontario; frêne, peuplier et bouleau au Québec.
Pollen de graminées Quand : de mi-mai/fin-mai à mi-juin; pourrait débuter quelques semaines plus tard dans les régions plus au nord.
Mauvaises herbes Quand : de début août/mi-août jusqu’au premier gel Quoi : herbe à poux
5. Maritimes
Pollen d’arbres Quand : de fin mars à fin juin Quoi : bouleau et peuplier
Pollen de graminées Quand : de mi-mai à fin septembre
Mauvaises herbes Quand : de début août à fin septembre Quoi : herbe à poux
Cet article s’appuie sur une entrevue menée au nom de MétéoMédia par Denette Wilford auprès du Dr Harold Kim, président de la Société canadienne d’allergie et d’immunologie clinique et spécialiste de la rhinite allergique, le 28 mars 2019.