L’arrivée du printemps nous sauvera-t-elle du coronavirus ?
Même si plusieurs ne s’entendent pas sur les termes, épidémie ou pandémie, quand on parle du coronavirus, une chose est sûre, le climat et la météo auront une influence sur la suite des choses. Dans le cas d’autres virus déjà bien documentés, on sait que le retour de la saison chaude nuit à leur propagation.
Il reste des incertitudes
Puisque cette souche du coronavirus est nouvelle, nous n’avons que peu de pistes pour prédire sa propagation. On doit donc se fier au comportement d’autres virus similaires mieux connus comme le SRAS et la grippe pour essayer de prévoir et d’éviter le pire. Selon Isabelle Imbert, spécialiste des coronavirus à l’université d’Aix-Marseille en France, cette nouvelle souche possède une séquence de son génome identique à celle du SRAS à 79 %.
Ainsi les scientifiques émettent l’hypothèse qu’un faible taux d’humidité, comme c’est plus souvent le cas en hiver, nous rend plus vulnérable aux virus. En effet, le mucus dans notre nez sert à bloquer et rejeter les corps étrangers comme les virus et les bactéries. Dans un air plus sec, il s’assèche et devient moins efficace pour nous protéger.
Le rôle de la météo
Dans le cas des autres virus similaires, la chaleur et l’humidité ont un impact très négatif sur eux. On remarque que dans les cas de la grippe et du SRAS, la propagation diminue, voire cesse, avec le retour du printemps et de l’été. Nous ne savons pas encore comment va réagir cette nouvelle souche de coronavirus à la chaleur et à l’humidité.
Des recherches assez récentes ont démontré qu’un air froid et sec aide à conserver ce type de virus. Selon une étude réalisée et publiée par le Dr Jeffrey Shaman du ministère de la Santé de l’Oregon, un air froid et sec augmente la survie du virus de 90 % et sa transmission de 50 %. Cependant, les températures élevées et l’humidité ralentissent sa progression, car d’une façon générale, les virus lorsqu’ils ont la capacité d’être aéroportés, ne peuvent voyager aussi loin dans un air chargé d’humidité.
Dès l’arrivée du printemps, les rayons du soleil sont plus intenses et pourraient fragiliser le virus. Ce sont les rayons UV de la lumière du soleil qui en serait responsable. D’ailleurs, les rayons UV sont si efficaces pour détruire les bactéries qu’ils sont utilisés dans certains hôpitaux pour stériliser l’équipement. Mais puisqu’il s’agit d’une nouvelle souche de coronavirus, il reste à voir si le retour de la chaleur et de l’humidité vont réussir à l’anéantir.
Et les changements climatiques ?
Le docteur Luis Escobar étudie les mécanismes et les effets des maladies infectieuses selon l'environnement, à l’université Virginia Tech en Virginie. Selon lui, la déforestation et les changements climatiques ont un impact sur la propagation des virus. Certaines modifications de notre environnement, comme la déforestation, l’urbanisation et l'expansion de l’agriculture, exposent les humains plus facilement aux animaux. Il rappelle que ce type de virus cohabite avec la faune depuis des siècles voire des millénaires. “Ils ont évolué ensemble et se sont adaptés”, ajoute le chercheur soulignant que le virus a besoin d’un être vivant pour pouvoir se reproduire.