Les canicules sont pires en ville : voyez pourquoi
En pleine canicule, avez-vous l’impression d’avoir deux fois plus chaud en ville qu’en campagne? Ce sentiment insupportable est réel! La différence de température entre un îlot de chaleur et une zone rurale est de 5 à 12 degrés pendant la saison estivale.
L’expression « îlot de chaleur » est la différence de température entre les milieux urbains et les zones rurales. On peut également parler d’îlots de chaleur pour désigner un secteur urbain où la température est plus élevée que dans les environs.
La plus grande distinction entre la ville et la campagne sera ressentie au cours de la nuit puisque le milieu urbain aura du mal à évacuer sa chaleur. Résultat : cette dernière restera emmagasinée, augmentant du même coup la sensation de chaleur.
Ces variations sont causées par plusieurs facteurs : l’absence de végétation qui a un effet de refroidissement; les édifices de plusieurs étages qui gardent la chaleur concentrée près du sol ; des routes asphaltées qui absorbent et stockent l’énergie solaire, ainsi que la chaleur produite par les automobiles et les climatiseurs.
L’île de Montréal est le plus grand îlot de chaleur du Québec, avec son abondance de béton et d’édifices. Dans le cas de l’île de Montréal, le nombre de jours avec une chaleur extrême, c’est-à-dire avec une température au-dessus de 30 ºC, pourrait passer d’une moyenne de 9 à 27 jours d’ici 2070. Toutefois, toutes les villes sont susceptibles de subir ce type de phénomène.
Les zones de chaleur insupportable existent aussi en banlieue et en région. Elles peuvent s’y retrouver près d’un stationnement et des axes routiers tels que celui du DIX30.
Les températures peuvent rapidement devenir étouffantes, mais ce phénomène peut aussi entraîner une augmentation du smog et, par conséquent, diminuer la qualité de l’air. Lorsque c’est le cas, cela peut représenter un risque sérieux pour la santé de certaines personnes, surtout celles souffrant d’un problème de santé chronique tel que l’asthme.
Croyez-vous demeurer dans un îlot de chaleur urbain ? Pour obtenir la réponse, consultez cette carte intéractive des îlots de chaleur et de fraîcheur urbains
Les solutions rafraîchissantes
Saviez-vous qu’un arbre mature a un effet de refroidissement équivalent à cinq climatiseurs qui fonctionnent 20h par jour ?
Végétaliser les milieux urbains demeure une des solutions les plus efficaces pour diminuer les impacts des îlots de chaleur. La végétation permet l’absorption de la chaleur grâce à la réflexion d’une partie des rayons solaires, de l’ombrage et l’évapotranspiration (soit la transpiration des plantes).
Les végétaux ont la propriété de soutirer de l’air ambiant une partie des polluants qui s’y trouvent en les fixant sur les feuilles, les tiges et les troncs, jusqu’à l’arrivée de la pluie qui les entraîne au sol.
Sur la maison
La plantation de vignes ou autres plantes grimpantes est efficace pour réguler la température, améliorer la qualité de l’air tout en captant la poussière et les polluants, absorber le CO2 et favoriser l’infiltration de l’eau dans le sol. Pour installer des vignes à la maison, voyez l’explication suivante. Cette mesure pourrait refroidir votre maison jusqu’à 10 ºC et pourrait être suffisante afin d’éviter d’utiliser un climatiseur.
Une journée où la température extérieure atteint 35 °C, un toit traditionnel peut atteindre 70 °C, alors qu'un toit vert ne dépasse pas 25 °C ou 30 °C.
Quand vous allez refaire votre toiture, optez pour une toiture blanche ou un toit vert. Dans le cas de la toiture blanche, elle réfléchit la lumière du soleil et réduit la chaleur accumulée par les immeubles.
Un toit vert, quant à lui, est composé de plusieurs membranes isolantes qui permet d’installer une couche de terre afin de faire pousser des végétaux. En été, il climatise naturellement votre bâtiment et protège contre les rayons UV, et en hiver, il absorbe 75% des eaux de pluies reçues.
Sources : Institut National de santé publique, Conseil régional environnement Montréal, Plantations de vignes à Griffintown et mesures visant la réduction de l’effet d’îlot de chaleur urbain dans Rosemont–La Petite-Patrie.