Quel virus nous rend le plus malade? La réponse ici.

Premièrement, sachez que les virus n’attendent pas au coin de la rue que vous sortiez de la maison pour vous contaminer. Quoique… Sérieusement, dépendamment dudit virus, le délai de contamination peut être très court. Plus court que vous ne le pensiez.

Si on parle de l’influenza, la fameuse grippe, elle survit cinq minutes sur notre peau. Sur un vêtement, huit heures. Sur une surface inanimée, comme une poignée de porte ou un bouton d’ascenseur, jusqu’à 48 heures.

Tout cela est vrai. Cependant, ça prend plus qu’un virus pour nous infecter et la concentration de microbes doit être importante. C’est au contact de nos muqueuses, voies nasales ou pulmonaires, que l’infection survient. Donc même si le virus survit quelques heures sur une surface, il ne nous infecte pas nécessairement. Le vecteur de contagion est plutôt la proximité avec une personne malade. - Dr Stéphane Perron, médecin spécialiste en santé et en environnement

En ce qui nous concerne, on est contagieux quelques jours avant l’apparition des symptômes et quelques jours après. Et on demeure un sac à microbes sur deux pattes entre cinq et huit jours. Ensuite, on ne représente plus une menace.

Autres statistiques effrayantes : en un seul éternuement, on libère plus de 40 000 gouttelettes. Et il semble que certaines peuvent parcourir une distance de 1,5 mètre et que notre rayon de contagion peut avoir un diamètre de six à neuf mètres.

Ce n’est pas si clair. Il y a toute la notion de dose infectante. Ça dépend du nombre de virus qui seront en contact avec nos muqueuses. Ainsi, plus on est proche, plus la concentration de virus est importante. Il est démontré que passer plusieurs minutes à moins de deux mètres d’une personne infectée et contagieuse augmente les risques de transmission. Elle peut également se faire à distance, mais dans des conditions particulières comme une absence de ventilation ou un temps d’exposition prolongé.

Par contre, si on parle de la fameuse gastro, on entre dans les ligues majeures.

Deux virus sont responsables de la gastro-entérite : le norovirus et le rotavirus.

Le norovirus peut survivre sur les surfaces de huit heures à sept jours.

Le rotavirus est une vraie plaie. Il peut survivre entre 6 et 60 jours sur nos vêtements, notre téléphone ou une table.

Disons qu’on peut se contaminer à répétition et entrer dans un cercle vicieux de m… Ce n’est vraiment pas drôle.

Pas pour la même souche de norovirus, mais pour une autre souche, en effet, on peut se réinfecter. Au sujet du rotavirus, il y a souvent une immunité partielle. Ceci dit, effectivement, le virus semble pouvoir être actif assez longtemps, donc une emmerde.

Pourquoi le carnaval des microbes est plus populaire en hiver qu'en été?

Sept mythes sur le rhume : êtes-vous capable de les identifier? C'est par ici.

Selon une étude de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS), ce serait la faute au taux d’humidité. Qu’en pensez-vous?

Je ne suis pas d’accord. C’est beaucoup plus parce que le taux de contact entre les gens est beaucoup plus important l’hiver que l’été. On se ramasse souvent en tapons dans un espace plus restreint qu’en période estivale. C’est logique! Les risques d’être en contact avec quelqu’un de contagieux sont plus élevés l’hiver que l’été. L’humidité peut contribuer pour certains virus mais pas pour d’autres.

Plus l’air est froid et sec, plus les virus sont heureux et prolifèrent.

Quand on parle d’humidité, on parle de la quantité d’eau qu’il y a dans l’air et ça n’a rien à voir avec la température. C'est cette fameuse humidité qui nous fait transpirer à grosse goutte l’été ou, à l’inverse, grelotter l’hiver quand le froid nous transperce.

Donc, toujours selon cette étude, l’hiver, plus il y a d’humidité dans l’air, plus les virus de la grippe sont au ralenti. On parle d’un taux de survie de 36 % et d’un taux de transmission de 12 %. Par contre, s’il fait froid et que l’air est sec, le pourcentage monte en flèche. On parle alors d’un taux de survie de 90 % (!!!) et d’un taux de transmission de 50 %. C’est pour cette raison qu'on est si facilement malade.

Lorsque l’humidité est élevée, il y a aussi beaucoup plus de transmission virale. Un niveau moyen, entre 30 et 45 % est optimal. Mais outre la météo, la proximité est de loin le facteur majeur.

Mais, comme si ce n’était pas assez, il y a une autre raison. Nos muqueuses.

Notre visage serait une piste d'atterrissage à microbes.

Parce qu’on se touche le portrait, en moyenne, jusqu’à 3 000 fois par jour. Notre nez, nos yeux et notre bouche sont les portes d’entrée de tout ce qui est virus, germes et bactéries. Bienvenue à bord!

Si votre souhait est de changer cette vilaine habitude sachez que la NASA a inventé le collier Pulse qui vibre chaque fois que votre main s’approche trop près de votre visage.

Pour mettre toutes les chances de votre côté :

  • On est malade? On reste à la maison. On évite ainsi le cercle infernal de la contamination et on protège ceux qu’on aime.

  • On jette ses mouchoirs usagés et on ne les glisse pas dans sa manche pour les réutiliser plus tard.

  • On se lave les mains régulièrement. Pas de lavabo à proximité? Un gel antibactérien peut très bien faire l’affaire.

  • Lavez les surfaces, tables, chaises, comptoirs, poignées de porte avec un produit désinfectant.

  • Retenir son souffle quand quelqu’un tousse ou éternue peut moyennement fonctionner. Mais qui peut retenir son souffle indéfiniment? Tout de même, les germes sont précipités comme une catapulte sur notre visage et boum, on risque de se faire contaminer contre notre volonté.

  • On se fait vacciner!

En conclusion, gardez donc vos distances. Même en parlant, on émet des microgouttelettes. On reste chacun dans sa bulle!