Un champignon potentiellement mortel introduit en Amérique par... un tsunami !
Un tsunami ayant touché l’Alaska en 1964 pourrait avoir introduit un champignon potentiellement mortel en Amérique du Nord.
Depuis 1999, on estime que plus de 300 personnes auraient été traitées pour une cryptococcose dans le Nord-ouest américain, une infection entraînant des symptômes similaires à ceux d’une pneumonie. L’infection s’est avérée fatale dans environ 10 % des cas.
Or, le champignon qui serait responsable de ces infections, le Cryptococcus gattii, ne survit pas aux climats froids. On le retrouve généralement dans les zones plus chaudes du globe, notamment en Australie, en Afrique et dans certaines régions de l’Amérique du Sud, dont le Brésil.
Intrigués, des chercheurs ont tenté de comprendre comment cette infection pouvait se propager si haut dans l’hémisphère nord. Les résultats de leur étude, publiés dans la revue scientifique mBio, sont surprenants.
Dommages causés par le tremblement de terre du 27 mars 1964, à Anchorage, en Alaska.
On y apprend que le tremblement de terre d’une magnitude de 9,2 ayant touché l’Alaska en 1964 aurait joué un rôle clé dans l’arrivée du champignon dans l'ouest du continent. Le tremblement de terre, l’un des plus importants à avoir frappé la région, a déclenché des tsunamis tout le long de la côte du pacifique, de l’Alaska à l’Oregon.
Des vagues auraient ensuite transporté sur la terre ferme des débris de bateaux où logeaient des souches de ce champignon.
Au fil des ans, celui-ci se serait adapté au climat rigoureux de l’endroit. C’est ce qui expliquerait, selon les chercheurs, que des infections associées à ce type de champignon puissent aujourd’hui affecter l’homme dans cette région.
Cette découverte inquiète les chercheurs, qui craignent que ce scénario se répète. Si leur hypothèse se confirme, ils affirment que l’on pourrait éventuellement voir apparaître des cas d’infection liés au champignon C. gattii en Indonésie, frappée par un tsunami majeur en 2004.
Sources : American society for microbiology, BBC News
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