Ouragans : pourrions-nous revivre la saison destructrice de 2005?

La saison des ouragans risque d’être particulièrement intense en 2020. Plusieurs facteurs vont favoriser la formation des systèmes tropicaux dans l’Atlantique et on peut déjà se demander si la tournure des événements sera comparable avec la saison record et dévastatrice de 2005. Sans compter le contexte du coronavirus qui viendra compliquer la gestion de crise.


Jusqu’à maintenant, la saison des ouragans 2020 a été plutôt « calme » malgré un démarrage en force avec un nombre record de tempêtes aussi tôt en saison. Une année qui pourrait nous faire penser à 2005, soit l’année record en termes de nombre de tempêtes, mais aussi une année dévastatrice. Le pic de la saison débute bientôt et une nouvelle tournure sera à surveiller en cette période de risque de contamination par le coronavirus.

saison 2020

La saison des ouragans 2020 compte déjà neuf tempêtes dont deux ouragans. Hanna est le premier de la saison à s’être formé et à avoir touché terre aux États-Unis, du côté du Texas. Isaias est devenue à son tour un ouragan près des Bahamas le week-end dernier alors qu'il menace les Carolines au moment d'écrire ces lignes. Isaias a été aussi la neuvième tempête la plus hâtive en se formant le 29 juillet alors que l’ancien record était Irene, le 7 août 2005. En moyenne, le neuvième nom voit le jour le 4 octobre et le deuxième ouragan le 28 août.

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1.Un début de saison plus calme qu’en 2005

La saison des ouragans 2005 a été la plus intense des temps modernes avec un record de 28 noms, dont 15 ouragans. Alors que 2020 démarre la saison avec déjà plus de tempêtes, elle n’est en rien comparable à 2005. En effet, un grand nombre de tempêtes ne qualifie pas nécessairement une saison comme étant active. Cependant, une saison le devient si ces tempêtes se renforcent et touchent terre en laissant d’importants dégâts.

OURAGANS 2005

En ce début de saison 2020, il y a plus de noms que d’action, les tempêtes ont été en majorité de courte vie et de faible intensité. Elles ont laissé jusqu’à maintenant des dégâts minimes comparés à ceux de 2005. En date du 27 juillet, sept noms avaient vu le jour en 2005, parmi eux l’ouragan Cindy ainsi que les deux ouragans majeurs Dennis et Emily qui avaient touché terre au Mexique, à Cuba, en Jamaïque et aux États-Unis. Derrière eux, les dégâts se sont élevés à des milliards de dollars américains et des centaines de personnes ont perdu la vie.

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En utilisant l’énergie accumulée par les ouragans comme unité de mesure connue sous le nom d’ACE (Accumulated Cyclone Energy), qui est la quantité d’énergie estimée à partir de la force des vents et de la durée de vie de ces tempêtes, la saison 2020 se classe bien en dessous de 2005 pour le moment, mais les prochains mois seront primordiaux

2. Une saison active en vue en raison de l’absence d’El Niño

Nous entrons dans les mois les plus importants de la saison des ouragans. En effet, le pic de la saison se situe d'août à octobre. Plusieurs facteurs font que ces mois sont les plus favorables à la formation des tempêtes et cette année, la combinaison de ces facteurs sera propice à la formation de ces monstres marins:

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  • La saison de la mousson en Afrique est la plus active entre août et octobre. En effet, c’est de là que les ondes tropicales prennent naissance. Cette année, il est prévu que la mousson sera plus active que la normale. Gonzalo est la première tempête de l’année à s’être formée dans cette région.

  • Le sable du Sahara a tendance à être moins présent dans l'Atlantique à partir du mois d’août. Or, le sable est un facteur qui empêche la formation ou encore l’intensification des systèmes tropicaux. Il est cependant difficile de prédire son évolution au cours des prochains mois.

  • Les eaux sont plus chaudes dans l’Atlantique et dans la mer des Caraïbes à la fin de l’été et au début de l’automne. Cette année, la température des eaux se trouve déjà au-dessus des normales, c'est d'ailleur la quatrième année la plus chaude. Les différents modèles suggèrent qu’elles resteront plus chaudes que la normale lors du pic de la saison et seront donc un bon carburant pour ces tempêtes.

  • Le cisaillement des vents est au plus bas à la fin août, et avec l’absence d’El Niño, cela gênera des vents favorables à la formation de ces tempêtes. Les chances de voir La Niña se développer sont de plus en plus grandes selon la dernière mise à jour de la NOAA . C’est un facteur très important dans la prévision de la saison des ouragans, puisqu’il influence le patron météorologique.

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De plus, la majorité des centres météorologiques prévoient plus de tempêtes que la normale. Il suffit qu’une d’entre elles touche terre et laisse d’importants dégâts pour que cette saison soit qualifiée d’active.

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3. Un nouveau facteur en 2020 : la COVID-19

Une tempête tropicale majeure pourrait forcer l’évacuation de milliers de personnes au moment où le nombre de cas liés au coronavirus est encore très haut aux États-Unis ou dans d'autres pays comme le Mexique. Les responsables de plusieurs régions sujettes aux ouragans craignent que cette année, les gens ne tiennent pas compte des avertissements d’évacuation de peur de contracter le virus. En effet, les abris pourraient devenir des points chauds de contamination au virus. De nouvelles mesures ont dû être instaurées par les associations, comme la Croix-Rouge, qui prennent en charge ces abris. Afin de respecter la distanciation physique, ces derniers auront une capacité réduite jusqu’à 60 % par rapport à la normale.