Analyse préliminaire : La Nina va décider de notre hiver cette année

Froid, neige, pluie, de quoi sera fait notre hiver ? La Nina va changer l'allure de la saison. Analyse préliminaire.


En bref:

  • L'hiver risque de montrer des dents en décembre;

  • La Nina va dominer la saison prochaine;

  • Deux scénarios possibles : La Nina au centre ou à l'est du Pacifique;

  • Hiver doux dans le premier cas, plus froid dans l'autre.


Un gros hiver

Les météorologues de MétéoMédia ont procédé à l'analyse préliminaire de ce à quoi devrait ressembler l'hiver 2024-2025. Rappelons que l'exercice ici consiste à porter un premier regard sur la saison en considérant les principaux joueurs qui risquent d'influencer l'allure des mois de décembre, janvier et février au Québec. À l'heure actuelle, les modèles indiquent qu'un phénomène pourra dicter le portrait général du trimestre. De plus, l'hiver risque de s'affirmer plus rapidement en décembre.

« Certaines indications laissent entrevoir une installation de l’hiver un peu plus franche qu’au cours des dernières années, estime Réjean Ouimet, météorologue. Le froid et la neige se sont souvent fait attendre. Ce serait différent cette année. Rappelons que le dernier mois de décembre froid au Québec remonte à 2018. »

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La Nina, deux positions

La Nina désigne une anomalie d'eau froide dans le Pacifique équatorial. Les experts de la NOAA prévoient qu'un phénomène de faible intensité est en voie de s'installer d'ici décembre. Lors des années où cette situation est survenue, le froid et la neige pouvaient s'affirmer dès les premières semaines. Toutefois, deux possibilités se dessinent : La Nina près de la côte sud-américaine, ou encore dans le centre du Pacifique. Ces scénarios n'auront pas les mêmes conséquences au Québec la saison prochaine.

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Hiver Doux

Le positionnement risque de déterminer l'allure de l'hiver au Québec. De fait, même dans le cas d'une saison jugée douce, soyez assuré que le froid va se manifester et que la neige sera au rendez-vous. Toutefois, la fréquence et l'intensité des descentes d'air arctiques seraient moindres si ce premier scénario se concrétise.

« Un des deux scénarios implique que le froid est axé à l’ouest des Grands Lacs et touche surtout l’Ouest canadien, explique Réjean Ouimet. Le flux de retour du sud-ouest favorise les redoux au Québec. Ceci est tributaire du phénomène La Nina davantage ancré sur le centre du pacifique. »

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Hiver froid

Le deuxième scénario implique un positionnement des vents forts en altitude favorables aux écoulements du vortex polaires. Ces descentes d'air froid en provenance de l'Arctique nous vaudraient un hiver nettement plus rigoureux. Toutefois, cela ne signifie pas pour autant qu'il n'y aurait jamais de redoux ou de périodes où le mercure se rapproche de la normale.

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« Dans le deuxième cas, La Nina est collée sur l’est de l’océan Pacifique, poursuit Réjean Ouimet. L’axe du froid est décalé et englobe nos régions. »

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Plus de précipitations

Tandis que La Nina va pencher du côté d'un hiver doux ou d'un hiver froid, reste à déterminer la nature des précipitations. Évidemment, si les descentes d'air arctique surviennent plus souvent qu'à leur tour la saison prochaine, la neige sera au rendez-vous. Dans le cas contraire, des mélanges de pluie, neige, verglas et grésil sont à prévoir.

« Peu importe le scénario, l’allée des tempêtes risque de s’aligner vers le Québec en bordure du froid et en retrait de la douceur au sud, précise Réjean Ouimet. »

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Avec la collaboration de Kevin Cloutier, André Monette et Réjean Ouimet, météorologues.


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