Une étendue d'eau près du Québec, une de celles qui se réchauffent le plus vite
L'année 2021 a été la plus chaude jamais enregistrée pour les eaux du golfe du Maine. Avec une température de l’eau de surface moyenne de 12,3 °C, la région a effectivement été sous l’influence d’une canicule marine toute l’année - une première.
*Avec la collaboration de Kevin Cloutier, météorologue
Ces données ont été récemment révélées par le Gulf of Maine Research Institute et sont issues de leur mise à jour annuelle. De manière générale, les eaux de surface ont été, en moyenne, près de 2 °C plus chaudes que d'habitude dans le golfe du Maine.
La saison estivale s’est hissée sur la deuxième place du podium des étés les plus chauds, et l’automne 2021 a été le plus chaud jamais vu. L’année dernière vient donc de détrôner 2012, qui possédait jusqu’à maintenant la médaille d’or.
Pas moins de 169 jours dans l’année 2021 - soit 46 % - ont fracassé des records de chaleur. Le mois d’octobre (où les 31 jours du mois ont été plus chauds que les anciens records) a été particulièrement fertile en la matière. Juin n’est pas très loin derrière, avec près de 75 % du mois qui s’est déroulé dans une tiédeur exceptionnelle.
Une canicule d’un an
Une canicule marine se définit par une séquence de cinq jours consécutifs ou plus où la température de l’eau de surface surpasse largement les moyennes à long terme pour la même date.
Considérant que deux événements séparés par deux jours ou moins sont, au bout du compte, partie intégrante de la même canicule, les critères ont été rencontrés pour 360 jours en 2021. On peut donc dire que l’année complète s’est déroulée sous une intense vague de chaleur. C’est la première fois qu’un tel phénomène se produit dans la région.
De manière générale, les canicules marines ont gagné en fréquence, en intensité et en durée au cours des dernières décennies.
Les eaux du golfe du Maine se réchauffent trois fois plus vite
Depuis les années 1980, la vitesse de réchauffement des eaux du golfe du Maine a été, en moyenne, trois fois plus rapide que celle des océans.
De plus, la région se réchauffe plus rapidement que 98 % des océans du globe. Elle figure donc assez haut dans le palmarès des étendues d’eau qui se réchauffent le plus rapidement au monde. La vitesse à laquelle ces changements s’effectuent est un facteur déterminant : ils risquent de laisser une marque indélébile sur les écosystèmes, dans la mesure où ces derniers n’auront pas le temps de s’adapter aux nouvelles tendances.